Les États-Unis multiplient les initiatives diplomatiques pour mettre fin à la crise persistante entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Dans une interview accordée à l’agence Reuters, Massad Boulos, conseiller principal de Donald Trump pour les affaires africaines, a révélé que Washington vise la signature d’un accord de paix entre les deux pays d’ici deux mois.
Agissant en médiateur, le gouvernement américain mène des discussions séparées avec Kinshasa et Kigali, tout en négociant parallèlement des partenariats économiques stratégiques, notamment dans le secteur minier. L’objectif : instaurer une paix durable dans la région tout en consolidant ses intérêts économiques sur le continent.
Massad Boulos a tenu à préciser que les accords économiques attendus ne seront pas uniformes : « Le partenariat avec la RDC sera différent de celui avec le Rwanda », a-t-il souligné, mettant en avant la taille, la position géopolitique et la richesse en ressources naturelles du territoire congolais.
Concernant les pourparlers de paix, les deux parties devraient soumettre, ce vendredi, des propositions d’accord distinctes, conformément à une feuille de route adoptée à Washington la semaine dernière. Un texte final pourrait être entériné à la mi-mai, en prélude à la signature officielle prévue pour dans deux mois.
Cette étape diplomatique s’inscrit dans une dynamique plus large : celle de l’établissement d’accords bilatéraux incluant d’importants investissements américains – et occidentaux – dans les infrastructures et les ressources stratégiques de la région, pour un montant estimé à plusieurs milliards de dollars.
Cependant, sur le terrain, la situation reste tendue. Dans l’est de la RDC, les affrontements se poursuivent malgré le communiqué conjoint signé récemment à Doha entre les autorités congolaises et le mouvement M23/AFC. La paix reste donc incertaine, malgré les pressions internationales croissantes.
Emille Kayomba