Depuis jours que les bruits des bottes ont laissé place à un semblant d’accalmie. Les Fardc et les RDF avec leurs supplétifs du M23 observent une trêve. Selon les États-Unis qui l’ont annoncé un jour avant, la démarche vise à faciliter le retour des déplacés dans leurs milieux respectifs, mais surtout l’accès des humanitaires dans le site des déplacés. A ce jour, 3 millions de personnes sont des déplacées internes. Une centaine de milliers de déplacés sont concentrés autour de la localité de kanyabayonga depuis l’intensification des combats fin juin.
Après plusieurs pressions exercées pendant plusieurs semaines, la localité de kanyabayonga est tombée. Une chute qui ouvrirait, selon le magazine Jeune Afrique, la route du grand nord tout en se rapprochant peu à peu des zones où opèrent les ADF. A ce jour, ces terroristes occupent 4 territoires dont 87 villages et cités. Une situation dénoncée par le mouvement citoyen Lucha qui recommande une pensée pour les populations qui ont fui ces agglomérations. La réaction du commandant suprême des Fardc n’a pas tardé. Aussitôt informé, Félix Tshisekedi a convoqué le conseil supérieur de la défense pour réorganiser l’offensive des Fardc. Plusieurs mesures ont été proposées au Chef de l’Etat par les autorités pour reprendre le plus vite possible les différentes zones occupées par les rebelles du M 23.
Cependant, les démarches entreprises par les Fardc pour récupérer ces zones se voient interrompues par la trêve demandée par le pays de l’oncle SAM. Pour plusieurs observateurs, cette initiative serait défavorable aux forces loyalistes et permettra à l’ennemi de s’organiser pour conquérir les nouvelles zones. Une aubaine également pour le dirigeant rwandais de mieux tenir sa réélection prévue en ce mois de juillet. Les élus du Nord-Kivu ont entrepris des démarches auprès du vpm chargé de l’intérieur pour que la situation soit prise à bras le corps par les nouvelles autorités. Sur terrain, c’est le statut quo à Keseghe où les terroristes veulent quitter la route nationale et dévier pour Mbingi afin d’atteindre Lubero.
La RDC continue à subir des pressions pour résoudre le problème par voie diplomatique. Les États-Unis, eux, soutiennent le processus de Luanda et les efforts du gouvernement angolais pour remédier à cette crise qui perdure voilà plus de trois décennies. La société civile du Nord-Kivu propose des pistes de solutions pour rétablir la paix dans cette partie du pays. Des orientations claires sont recommandées pour lever une option définitive pour mettre un terme à cette guerre qui a longtemps duré.
Alain Mboma