Kinshasa se prépare à accueillir, les 9 et 10 octobre prochains, le Forum national des droits humains, une initiative majeure portée par le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba. L’objectif : offrir un cadre de réflexion et d’action collective face aux défis persistants en matière de droits humains, de justice et de mémoire en République Démocratique du Congo.
Présentant sa note d’information lors de la 61ᵉ réunion du Conseil des ministres, le ministre Samuel Mbemba a expliqué que ce forum vise à établir un dialogue inclusif entre l’État, la société civile, les partenaires internationaux et les experts. Il s’agira, selon lui, d’un espace de concertation participative, où seront débattus les mécanismes les plus efficaces pour renforcer la protection et la promotion des droits humains, mais aussi pour accélérer la mise en œuvre de la justice transitionnelle.
Ce cadre permettra également d’avancer dans la campagne nationale et internationale pour la reconnaissance du “GENOCOST”, un terme utilisé pour désigner les crimes de masse commis sur le sol congolais depuis plus de deux décennies. Les travaux du forum se clôtureront par l’adoption d’une déclaration finale et la création d’un cadre de suivi des recommandations. Ce mécanisme, placé sous la coordination du ministère des Droits humains, aura pour mission d’assurer la mise en œuvre concrète des résolutions adoptées et d’en évaluer périodiquement les progrès.
Pour le ministre Mbemba, il ne s’agit pas seulement d’un forum symbolique : « Ces assises doivent permettre de bâtir une synergie durable entre les institutions et les forces vives de la Nation pour que les droits humains cessent d’être un slogan et deviennent une réalité vécue par chaque Congolais », a-t-il affirmé.
Cette initiative nationale intervient dans un climat marqué par une violence persistante à l’Est du pays, où les massacres des civils se poursuivent malgré les appels à la paix. Lors de la IXᵉ édition du Forum africain sur la justice transitionnelle, tenue à Kinshasa du 30 septembre au 2 octobre 2025, Samuel Mbemba avait déjà lancé un appel pressant à la mobilisation africaine contre ce qu’il qualifie de « génocide à huis clos ».
Il a exhorté les États africains à « passer à l’action » et à soutenir les efforts de la RDC pour mettre fin à l’impunité et obtenir la reconnaissance internationale des crimes commis. Avec ce Forum national des droits humains, la RDC espère amorcer une nouvelle dynamique politique et institutionnelle. Celle-ci devra non seulement corriger les faiblesses structurelles du système actuel, mais aussi favoriser une approche plus coordonnée et plus proactive dans la défense des droits fondamentaux.
Alors que les plaies du pays restent ouvertes, ce rendez-vous de Kinshasa s’annonce comme un moment décisif pour faire de la justice et de la dignité humaine une priorité nationale.
La rédaction de b-onetv.cd


