La persistance des conflits armés dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), exacerbe la précarité économique des populations locales, majoritairement rurales. Les affrontements fréquents entravent l’accès aux champs, tandis que des barrages illégaux bloquent la circulation des personnes et des marchandises. Conséquence : une flambée des prix des denrées alimentaires liée à la chute de la production agricole.
Selon le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations-Unies (OCHA), plus de 2,5 millions de personnes ont fui les combats dans cette région, plaçant le Nord-Kivu en tête des provinces les plus touchées par les déplacements internes en RDC. Les familles déplacées et les communautés hôtes, qui tentent de cultiver leurs terres, doivent affronter des risques croissants d’agressions, notamment sexuelles, ainsi que des taxations illégales imposées par des groupes armés.
L’insécurité a entraîné une pénurie de produits agricoles locaux, obligeant les marchés à dépendre davantage des importations provenant des grandes villes de l’est ou des pays voisins. Cette situation aggrave la malnutrition, touchant environ 2,4 millions de personnes en situation de crise alimentaire (phase 3 de l’IPC) entre juillet et décembre 2024.
Face à cette crise humanitaire alarmante, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), en partenariat avec la Croix-Rouge de RDC, a distribué une assistance alimentaire à plus de 112 600 personnes affectées entre le 7 et le 29 octobre 2024. Le CICR continue également de sensibiliser les parties en conflit sur le respect du droit international humanitaire (DIH), en insistant sur la nécessité de protéger les civils, d’assurer leur accès aux champs et aux marchés, ainsi que de permettre aux acteurs humanitaires d’intervenir efficacement.
Myriam Favier, cheffe de sous-délégation du CICR au Nord-Kivu, alerte : « Les conflits prolongés, comme dans l’est de la RDC, perturbent gravement les systèmes de production et d’approvisionnement alimentaires, affaiblissant encore davantage des populations déjà vulnérables. Le respect du DIH est crucial pour limiter l’impact des hostilités sur la sécurité alimentaire des civils. »
Malgré les défis, le CICR maintient ses efforts pour répondre aux besoins croissants des populations et atténuer les effets dévastateurs de la crise sur les communautés les plus touchées.
La rédaction de b-onetv.cd