Dans deux mois, le continent africain va accueillir les discussions sur les dérèglements climatiques. Et c’est en Égypte qu’aura lieu cette grande messe climatique mondiale la COP 27. Ainsi, comme le veulent les us et coutumes de cette conférence des parties, les diplomates, les Ministres et Chefs d’Etat se réunissent régulièrement afin de discuter. C’est le cas de l’Égypte réunira plus 150 pays.
Cependant, au cours de ces discussions de pré-COP, la question du financement a fait l’objet de vives tensions, hormis les discussions pour des stratégies communes afin de lutter contre le dérèglement climatique et son impact. Les récentes actualités liées au climat dont les canicules, les inondations, les feux de forêt à travers le monde, etc, en sont les meilleures illustrations.
Qu’en est-il alors de ces tensions autour du financement ? Conscients de l’impact négatif du gaz à effet de serre sur la planète, en 2009, les pays riches s’étaient engagés de débloquer 100 milliards USD chaque année dès 2020 pour aider les pays en voie de développement dans leur transition écologique. Ce qui est pour l’instant un échec. À en croire la Directrice du Programme climat de l’hydri, l’Institut du développement durable et des Relations internationales Lola Valejo : « la COP se déroule sur le continent africain dans un contexte où il y a une grave crise de confiance entre les pays du Nord et les pays du Sud notamment, parce qu’un objectif emblématique qui était la mobilisation de 100 milliards USD par an a été manqué alors que dans le même temps, nous avons eu les impacts du réchauffement climatique extrêmement manifestes ».
Avant de poursuivre, clairement que « cette combinaison va donner encore plus d’importance à un autre thème qui va être discuté pendant cette COP qui est la question des pertes et préjudices ». Selon elle, la question des pertes et préjudices: « c’est savoir une fois qu’une catastrophe climatique a eu lieu, qui paie pour compenser et réparer les dégâts matériels et humains ?».
Lola Valejo entrevoit même que : « après les tensions sur le financement des programmes pour limiter des émissions à gaz à effet de serre et permettre à l’adaptation des pays pour qu’ils se préparent mieux au réchauffement climatique, le financement des pertes et préjudices, c’est un nouveau sujet de discorde entre les pays riches et les pays en voie de développement.»
Ces pertes et préjudices peuvent-ils réellement générer des financements ? Aurore Mathieu responsable politique internationale au Réseau action climat qui fédère plusieurs ONG de protection du climat, renseigne qu’il : « n’y a aucun dispositif qui est prévu, qui est mis en place au sein de l’ONU pour aider une fois que les catastrophes sont arrivés. C’est-à-dire aujourd’hui par exemple le Pakistan, qui va payer pour la reconstruction du Pakistan ?» s’interroge A. Matthieu avant de s’étendre sur la question.« Bien sûr les pays du Sud demandent à ce que ce soient les pays riches responsables du changement climatique qui financent et les pays du Nord nord font l’autruche, ils mettent la tête dans le sable et prétendent que l’argent à l’adaptation suffit. »
Pendant ce temps, les voix se lèvent de part et d’autres en l’occurrence celles de la société civile, les ONG et les pays en voie de développement pour demander la création d’un fond dédié à ces réparations et ce, dès la COP 27.
Rappelons qu’en début de semaine, le continent africain par la voix de son président en exercice de l’Union africaine Macky Sall, a ouvertement mis les pays industrialisés face à leur responsabilité les appelant à honorer leur promesse : « Ceux qui sont les pollueurs doivent payer, ils doivent contribuer et financer le programme d’adaptation sinon, on va faire comme eux. On va aussi chercher du charbon, du pétrole, etc, on va détruire ensemble la planète ». Propos tenus au cours d’un autre sommet sur l’adaptation du changement climatique tenu au Pays-Bas où aucun dirigeant des pays du nord n’y avaient participé malgré le déplacement de plusieurs Chefs d’Etat africains, de quoi inquiéter voire irriter ces derniers.
Prince Nitho Jr.