Dans une étude actualisée cette année, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) relance le débat sur la rationalisation des dépenses de l’État en République Démocratique du Congo. Intitulé « Réduction du train de vie de l’État : la réforme majeure qui doit accompagner le processus de paix et de reconstruction nationale », ce document de 20 pages propose des mesures concrètes visant à restructurer l’administration publique et à mieux orienter les ressources publiques.
Signée par Florimond Muteba, président de l’ODEP, l’étude suggère d’instaurer une tension salariale allant de 300 à 6 000 dollars américains dans toutes les administrations publiques. Ce plafond correspondrait au salaire du Premier ministre. Le Président de la République, quant à lui, percevrait 5 000 dollars par mois, soit bien en dessous des pratiques actuelles.
L’ODEP s’appuie sur les modèles de pays comme la France ou la Chine : « Le Président Macron perçoit environ 8 000 euros mensuels, tandis que son homologue chinois gagne moins de 3 000 euros. Pourquoi la RDC, en pleine reconstruction, devrait-elle faire plus ? » peut-on lire dans le rapport.
Autre proposition marquante : la réduction drastique de la liste civile du Chef de l’État, actuellement estimée à 12 millions de dollars par an. L’ODEP suggère de la ramener à 2,4 millions de dollars annuels, soit 200 000 dollars par mois. Une économie qui, selon l’organisation, permettrait de dégager des ressources pour les secteurs sociaux et le développement.
Dans un contexte marqué par de multiples urgences – notamment sécuritaires à l’Est du pays – l’ODEP estime que cette réforme enverrait un signal fort d’austérité et de rigueur budgétaire, tout en favorisant la reconstruction de l’État sur des bases plus justes et plus durables.
Emille Kayomba