Le président burundais Évariste Ndayishimiye a rencontré son homologue congolais Félix Tshisekedi ce dimanche matin à l’aéroport de Ndjili, à Kinshasa. L’échange, qui s’est déroulé en tête-à-tête dès 8 heures, s’est conclu sans déclaration officielle, alimentant les spéculations sur son contenu et ses enjeux.
« Pas de déclaration à la presse », a confirmé Tina Salama, porte-parole de Félix Tshisekedi, renforçant ainsi le mystère autour de cette rencontre. Pourtant, elle intervient dans un contexte de tensions croissantes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où les combats entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles de l’AFC/M23 se sont intensifiés. L’armée congolaise bénéficie du soutien actif des troupes burundaises, engagées dans une coopération militaire face à cette menace persistante, notamment dans la province du Sud-Kivu.
Le 31 janvier dernier, lors d’un échange de vœux avec le corps diplomatique à Bujumbura, Évariste Ndayishimiye avait exprimé ses préoccupations quant à la stabilité régionale. Il avait alors dénoncé le rôle du Rwanda dans la crise sécuritaire de la région, affirmant que son initiative de paix pour l’Est de la RDC aurait pu stabiliser la situation si toutes les parties prenantes avaient respecté leurs engagements. Le président burundais avait notamment accusé Kigali de soutenir divers groupes rebelles, parmi lesquels Red Tabara, responsable d’attaques sur le territoire burundais.
Face à la détérioration continue de la situation, Ndayishimiye avait lancé un appel à la communauté internationale pour éviter une escalade du conflit et prévenir une catastrophe humanitaire. Malgré certaines annonces suggérant un retrait progressif des troupes burundaises de la RDC, celles-ci restent activement engagées aux côtés des FARDC dans la lutte contre l’AFC/M23.
Si le contenu exact des discussions entre Tshisekedi et Ndayishimiye demeure inconnu, leur entretien revêt une importance capitale. La coopération militaire entre les deux pays, la gestion des groupes rebelles et la pression diplomatique sur Kigali figurent probablement parmi les sujets abordés. Ce tête-à-tête pourrait également avoir des répercussions sur les futures stratégies sécuritaires de la RDC et du Burundi, mais aussi sur les dynamiques géopolitiques de la région des Grands Lacs.
Dans l’attente d’éventuelles déclarations officielles, cette rencontre suscite de nombreuses interrogations quant à son impact sur l’évolution de la crise sécuritaire et les relations entre les États de la région.
La rédaction de b-onetv.cd