La région des Grands Lacs africains est actuellement le théâtre d’initiatives diplomatiques majeures visant à résoudre la crise persistante dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Deux événements clés sont à l’agenda : la réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), reprogrammée pour le 17 mars 2025, et les négociations directes entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 prévues le 18 mars à Luanda, en Angola.
Initialement prévue le 28 février à Harare, au Zimbabwe, la réunion des ministres des Affaires étrangères de la SADC et de l’EAC a été reportée au 17 mars 2025. Ce report s’inscrit dans la continuité du sommet conjoint tenu à Dar es-Salaam, en Tanzanie, qui avait recommandé une rencontre ministérielle pour évaluer la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et coordonner les efforts des deux organisations régionales.
Les objectifs principaux de cette réunion sont :
Évaluation des cessez-le-feu et cessation des hostilités : examiner les rapports des chefs des forces de défense concernant le respect des cessez-le-feu et proposer des mesures pour renforcer leur application.
Mise en place d’un mécanisme de coordination technique : établir une structure au niveau des secrétariats de la SADC et de l’EAC pour surveiller la mise en œuvre des décisions du sommet conjoint.
Élaboration d’une feuille de route détaillée : définir des actions à court, moyen et long terme, y compris les modalités de financement, pour assurer une paix et une sécurité durables dans l’est de la RDC.
Cette réunion est cruciale pour harmoniser les approches des deux organisations et renforcer la coopération régionale face aux défis sécuritaires persistants.
Parallèlement, l’Angola, en tant que médiateur, a annoncé des négociations directes entre le gouvernement congolais et le groupe rebelle M23, prévues le 18 mars 2025 à Luanda. Cette initiative marque une étape significative, car le gouvernement de la RDC avait jusqu’à présent refusé tout dialogue direct avec le M23.
La République démocratique du Congo a bien reçu l’invitation de l’Angola pour prendre part au dialogue direct avec la rébellion du M23 à Luanda. Toutefois, sa participation à ces discussions n’est pas encore confirmée. Kinshasa maintient sa position en faveur du respect du cadre défini par la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation dans l’Est du pays, ainsi que par les décisions issues du sommet de Dar es-Salaam.
Malgré ces avancées diplomatiques, plusieurs défis subsistent :
Sincérité des acteurs : la réussite des initiatives dépend de la volonté réelle des parties prenantes à s’engager pour la paix.
Complexité du conflit : les multiples acteurs impliqués et les intérêts divergents rendent la résolution du conflit délicate.
Situation humanitaire : les populations civiles continuent de souffrir des conséquences des affrontements, nécessitant une réponse humanitaire urgente.
Néanmoins, ces initiatives offrent une opportunité unique de progresser vers une paix durable dans l’est de la RDC. La communauté internationale, en particulier les acteurs africains, doit soutenir ces efforts pour assurer la stabilité de la région.
Junior Kulele