Les troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), déployées dans l’Est de la République démocratique du Congo dans le cadre de la réponse régionale à la crise sécuritaire provoquée par le groupe armé M23, ont entamé leur retrait de la ville de Goma ce lundi.
Selon des témoins sur place, environ sept camions chargés de matériel militaire, accompagnés de véhicules légers, ont quitté la ville en empruntant la Grande Barrière, poste frontalier reliant la RDC au Rwanda. La colonne était escortée jusqu’à la frontière par des éléments de la police rwandaise. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué concernant le nombre total de militaires impliqués dans ce retrait.
Cette opération marque une nouvelle étape dans le repositionnement stratégique des forces étrangères engagées dans l’Est de la RDC, où la situation reste tendue. Le M23, soutenu militairement par le Rwanda selon plusieurs rapports onusiens et organisations internationales, continue d’occuper des zones stratégiques du Nord-Kivu, malgré les multiples initiatives diplomatiques visant à un cessez-le-feu durable.
Le départ des troupes de la SADC soulève de nombreuses interrogations sur la suite de la coopération militaire régionale et sur la capacité des Forces armées de la RDC (FARDC) à assurer seules la défense des zones encore instables. Certains observateurs y voient un signe de désengagement progressif, tandis que d’autres évoquent une éventuelle redéfinition du mandat des troupes régionales.
Ce retrait intervient dans un contexte de diplomatie active : plusieurs initiatives de paix sont en cours, notamment sous l’égide de l’Union africaine, de la Communauté d’Afrique de l’Est, du Qatar (processus de Doha), et plus récemment des États-Unis (processus de Washington). Ces efforts visent à mettre fin aux affrontements, rétablir l’autorité de l’État congolais dans l’Est du pays et favoriser une solution politique durable.
Alors que la population civile reste la première victime des violences à répétition, ce départ partiel des forces de la SADC interpelle : la paix pourra-t-elle être assurée sans une force régionale robuste et une volonté politique affirmée de toutes les parties prenantes ? La réponse dépendra autant de la scène militaire que des avancées diplomatiques dans les jours à venir.
La rédaction de b-onetv.cd