Comme un va-tout, Félix Tshisekedi ne manque plus d’occasion pour défendre son intention de modifier, voire de changer certains articles de la Constitution. En séjour à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, le Président de la République a clarifié ses propos tenus à Kisangani sur la révision ou le changement de la Constitution. Lors d’un meeting et devant les caucus des parlementaires du Haut-Katanga, Félix Tshisekedi a levé toute ambiguïté concernant un éventuel changement de la durée du mandat présidentiel. Selon lui, son initiative vise à accélérer et à faciliter la gestion du pays.
Malgré cette volonté de s’expliquer, l’opposition reste inflexible. Elle a décidé de faire bloc pour contrer cette initiative. Le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, Lamuka de Martin Fayulu, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi et d’autres forces politiques ont été clairs : ils rejettent totalement le projet de révision constitutionnelle, accusant le Président de vouloir s’éterniser au pouvoir.
À leur image, le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) prévoit d’organiser des manifestations à travers le pays et dans la diaspora pour défendre la Constitution et barrer la route à cette initiative. La rue sera donc sollicitée dans les jours à venir par les deux camps opposés. Cela suffira-t-il à faire plier le garant de la Nation ? Aux dires du Président, « le train a déjà quitté la gare ».
Face au bloc de l’opposition, l’Union sacrée de la Nation affiche des divisions. Quelques partis membres, comme celui de Fifi Masuka, gouverneure du Lualaba, ainsi que certains alliés de l’UDPS, ont clairement soutenu ce projet. Cependant, les ténors de cette plateforme, tels que l’UNC, le MLC, l’AB de Jean-Michel Sama Lukonde et le MLC de Jean-Pierre Bemba, n’ont pas encore pris position.
L’histoire est-elle en train de se répéter ? Félix Tshisekedi subit-il les mêmes accusations que son prédécesseur en 2016 ? Pour le porte-parole du gouvernement, il s’agit simplement d’un acharnement contre le Chef de l’État.
En 2015, l’opposition d’alors, comprenant l’UDPS, aujourd’hui au pouvoir, accusait Joseph Kabila de chercher à prolonger son mandat en conditionnant les élections au recensement. Les manifestations de l’époque avaient conduit à des violences meurtrières. Pourtant, le temps avait démontré le contraire. Était-ce sous la pression de l’opposition ou par respect de la Constitution ? Difficile de le dire.
Dans ses nombreuses déclarations, Félix Tshisekedi a toujours exprimé son intention de respecter la Constitution. Des propos qui ne parviennent toujours pas à convaincre ses adversaires politiques. Tout porte à croire que la rue jouera un rôle clé dans les jours à venir. Une commission, annoncée par le Président pour réfléchir sur la question, sera également mise en place prochainement.
La rédaction de b-onetv.cd