Trois grands médias français, RFI, TV5 Monde et France 24, risquent de lourdes sanctions en République démocratique du Congo (RDC). Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Christian Bosembe, a exprimé son mécontentement face à leur couverture médiatique jugée partiale du conflit dans l’Est de la RDC.
Selon Christian Bosembe, ces médias relaient fréquemment des informations mettant en avant les prétendues avancées des groupes terroristes dans l’Est de la RDC, tout en minimisant ou en ignorant les victoires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). « Je constate avec amertume que certains médias, comme RFI, TV5 Monde et France 24, relaient les prétendues avancées des terroristes tout en occultant les exploits des FARDC », a-t-il déclaré via ses réseaux sociaux.
Le président du CSAC a rappelé que, bien que la liberté d’expression et d’information soit respectée en RDC, celle-ci ne doit en aucun cas servir à légitimer ou amplifier les actions des terroristes. « Les terroristes n’ont pas droit à la parole chez nous, comme partout ailleurs dans le monde. Il s’agit de vies humaines et de l’intégrité de notre territoire, des principes non négociables », a-t-il martelé. Christian Bosembe a également exigé que tous les médias, qu’ils soient nationaux ou internationaux, respectent les valeurs fondamentales du pays. Il a averti qu’en cas de persistance de ces « dérives », il n’hésiterait pas à soumettre à la plénière du CSAC une proposition de suspension de ces chaînes en RDC.
Cette mise en garde intervient dans un contexte de tensions croissantes dans le conflit opposant les FARDC aux combattants du M23, soutenus par le Rwanda, dans le Nord-Kivu. Alors que les FARDC continuent de regagner du terrain, certains médias étrangers sont accusés de privilégier une narration unilatérale, focalisée sur les actions des groupes rebelles. Le président du CSAC a conclu son message en appelant au respect des valeurs fondamentales de la RDC, tout en réaffirmant son engagement à préserver l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale : « Que Dieu bénisse la RDC », a-t-il lancé, fidèle à sa formule habituelle.
Cette situation rappelle l’importance d’un journalisme équilibré et respectueux, surtout dans des contextes de conflits où l’information joue un rôle stratégique. Les médias concernés n’ont pour l’instant pas réagi publiquement à ces accusations.
Emille Kayomba