C’est la confirmation d’un fait que le gouvernement congolais dénonçait depuis un certain temps, en désignant nommément le Rwanda comme pays agresseur de la RDC dans sa partie Est. Dans un rapport des experts de l’ONU qui étaient chargés de la question, transmis au conseil de sécurité, ces agressions sont perpétrées par le Rwanda directement ou en soutien à des groupes armés.
Selon ces experts des Nations Unies qui se sont confiés a l’AFP, l’armée rwandaise a lancé des interventions militaires contre des groupes armés congolais et des positions des Forces armées congolaises depuis novembre 2021. Ils ont aussi affirmé que le Rwanda a fourni des renforts des troupes au M23 pour des opérations spécifiques, « en particulier lorsque celles-ci visaient à s’emparer des villes et des zones stratégiques. » L’exemple le plus éloquent est celui de la prise de la cité stratégique de Bunagana depuis le mois de juin par le M23, une ville qui est un carrefour commercial à la frontière RDC – Ouganda.
Parlant de l’Ouganda, ce dernier n’est pas du tout innocent dans ces agressions congolaises, surtout celles liées à la prise de Bunagana. Ce groupe d’experts onusiens a indiqué en outre que « des témoins oculaires et des chercheurs ont rapporté une complaisance passive, a minima, de l’armée ougandaise à la frontière, qui a permis aux combattants du M23 de traverser la frontière » pour attaquer la ville.
Réaction à chaud du gouvernement
Piqué au vif, le gouvernement congolais par l’entremise de son porte-parole a déjà donné de sa voix. Patrick Muyaya s’est exprimé en ces termes : « La vérité finit toujours par triompher. Nous nous réjouissons des conclusions du travail du groupe d’experts des Nations Unies. Nous espérons que les conclusions seront vite tirées pour mettre fin à l’ingérence du Rwanda et ramener une paix durable.» a t-il dit.
Ces conclusions de l’ONU arrivent, alors que celles du mécanisme de vérification des accusations entre Kinshasa et Kigali de la CIRGL sont attendues, mais aussi, la constitution du mécanisme de vérification qui sera chapeauté par l’Angola comme convenu à la dernière réunion de la commission mixte paritaire RDC-Rwanda à Luanda tarde également.
Emille Kayomba