Alors que tout tend vers un déploiement de la force militaire de l’Afrique de l’Est dans la partie orientale de la République démocratique du Congo » Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu », dans le pays, cette initiative est accueilli différemment. C’est aussi le cas dans la classe politique congolaise. Si une franche l’approuve, il y a aussi de cette partie-là qui est vent debout.
C’est le cas de l’opposition politique, en l’occurrence l’opposant Martin Fayulu, qui fustige ce qu’il désigne de sous-traitance de la question sécurité de la RDC. « Un pays ne sous-traite pas sa sécurité, même d’une infime partie de son territoire! Le communiqué des chefs d’Etat de EAC met à nu leur intention avérée de balkaniser la RDC.» a-t-il fait observer. Pour lui, « Aucun congolais digne de ce nom ne peut accepter la force régionale de EAC. La RDC demeurera entière. »
Déjà, les chefs militaires de 7 pays de l’EAC se sont réunis le 19 juin dernier, leur mémoire a été présenté au Conclave des Chefs d’Etat de la Communauté d’Afrique de l’Est du 20 juin.Tout est en branle pour le déploiement de cette force.
Un autre politique Delly Sesanga croit que le gouvernement doit tout d’abord faire ratifier cette initiative par le peuple ou ses représentants. « Le pouvoir a le devoir de révéler les contours de ses engagements au peuple Congolais qui a le droit de le savoir par ses dirigeants autrement que par les Etats tiers. Ceci, afin de permettre au peuple souverain, de ratifier ou non, directement ou par ses représentants, la teneur de ces engagements » a-t-il dit.
D’autres questions concernant ces assises de Nairobi et leurs décisions ont été soulevées par le politique Noël Tshiani. La problématique de la sincérité, mais aussi de la probabilité de l’échec de ce déploiement à l’Est de la RDC. « L’accord de Nairobi entre pays de l’EAC et la RDC ressemble à un marché des dupes. Tous ces pays instables ne voient pas d’insécurité chez eux, mais s’en pressent de faire partie de la force militaire régionale à déployer en RDC! Que deviendra RDC si cette force déployée échoue?» s’est il interrogé.
Du côté du Gouvernement congolais, il va sans dire que l’accord est déjà donné. Son Porte-parole le Ministre Muyaya a réitéré cette position dans sa dernière sortie médiatique en France.
Émille Kayomba