Alors qu’il prenait la parole lors du 11e Sommet des Chefs d’Etats signataires de l’Accord cadre de paix tenu ce samedi 06 mai à Bujumbura, Félix Tshisekedi, Président de la RDC et président sortant du mécanisme régional de suivi de cet accord, a une fois de plus pointé du doigt le Rwanda, le pays agresseur de la République démocratique du Congo sous couvert du M23. Pour le Chef de l’État congolais, Kigali a rompu le pacte collectif que constitue cet accord cadre de paix signé en Février 2013 en Ethiopie.

« C’est avec une profonde amertume et une grande désolation que nous constatons, dix années après l’entrée en vigueur de cet accord, la rupture de ce pacte collectif par un des Etats signataires, j’ai cité, la République du Rwanda qui, sous couvert du mouvement terroriste du M23 pourtant défait et qu’il a ressuscité, s’est donné la liberté d’agresser et d’envahir une partie de la Province du Nord Kivu, en République Démocratique du Congo ; ceci, en totale violation de l’engagement régional numéro 3 de l’Accord-cadre dont il est signataire, de même que les Chartes des Nations Unies et de l’Union Africaine dont il est partie, le tout sur fond d’exploitation illégale de nos ressources naturelles, » dit-il, avant de réaffirmer la thèse de la revisitation de l’accord, tel que soutenu par le Conseil de paix et sécurité de l’Union Africaine.
Il faut aussi dire que le Rwanda, dont le régime actuel nie les affirmations de la République démocratique du Congo sur toute la ligne, a était parmi les grands absents à ces assises, de même que le Kenya dont l’armée est sur le sol congolais dans le cadre de la Force Régionale de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EACEF). Le 11e Sommet de l’Accord cadre qui coïncide avec le 10e dudit accord a été marqué par la présence du Secrétaire Général des Nations Unies Antonio Guteres, qui a appelé tous les groupes armés à rejoindre le Processus PDDRCS.

Le président de la Commission de l’Union Africaine Musa Faki Mahamat, quant à lui, a fait remarquer que l’Afrique reste cette partie de la planète qui est frappée de plein fouet par des multiples conflits. Le Sommet de Bujumbura, qui a vu également la présidence du mécanisme régional de suivi de cet accord cadre pour la paix être passée de Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo à Evariste Ndayishimiye de la République du Burundi, a apporté son soutien au processus de Luanda et à celui de Nairobi.
Les Chefs d’Etat signataires ont réaffirmé le respect de la souveraineté et de l’intangibilité des frontières des pays de la région. Ils se sont dits préoccupés par la détérioration de la situation sécuritaire et de la vive tension entre la RDC et le Rwanda et a appelé les deux États à la désescalade. Les signataires de l’accord-cadre ont condamné l’occupation des localités congolaises par le M23.
Emille Kayomba