A quelques heures de l’ultimatum, dans un communiqué le M23 a accepté le principe de cessez-le-feu; selon les décisions prises par les Chefs d’État, membres de l’EAC. Mais, le mouvement terroriste n’a pas cessé ses attaques contre les FARDC et il garde encore ses positions dans certaines zones, notamment à la frontière de Bunagana.
Dépassé par le cours des événements, le M23 insiste sur les négociations avec le régime de Félix TSHISEKEDI, d’après l’un de ses cadres, ils vont se retirer, quitter pour aller où ? Donnez-nous des négociations directes pour résoudre les causes profondes au lieu de nous demander de se retirer sans savoir où devons-nous aller. Le mouvement terroriste réitéré donc son engagement au dialogue direct avec Kinshasa, ce qu’il considère comme seule voie pour résoudre pacifiquement le conflit en cours. Kinshasa quant à elle maintient sa position, et refuse un dialogue direct avec le M23 qui n’a pas été convié dans les pourparlers de Nairobi dont le troisième round a été donné.
Pour Kinshasa, il faut éviter le jeu de dupe, d’autant plus que le communiqué du M23 pour la cessation des hostilités, ne rassure pas, en lisant ce document, un doute est palpable. Interviewé sur rfi, Willy Goma membre du M23 déclare « nous avions pris Bunagana, Rutshuru, Kiwanja et d’autres localités par la force, et nous y quitterons que par la force« . Pourtant dès son retour de Luanda, le Président Félix Tshisekedi était convaincu d’arracher le retrait du M23 des zones occupées et de facto, la cessation des attaques de ce groupe rebelle soutenu par le Rwanda contre les fardc et la monusco.
Devant le médiateur désigné par l’Union Africaine, l’angolais Joao Lourenço, le Président burundais et président en exercice de l’EAC, Evariste Ndayishimiye, l’ancien Président Kenyan uhuru Kenyatta, Félix Tshisekedi semble avoir eu gain de cause, il a été question de la cessation des hostilités du M23 à partir du 25 novembre à 18h00. Du retrait du M23 des zones occupées et enfin le retour du M23 à ses positions initiales à Sabinyo côté RDC, sous le contrôle des FARDC, de la Force Régionale et de la MONUSCO.
Au sein de l’opinion, c’est la méfiance et le ras le bol est perceptible. Pour plusieurs, l’EAC ne joue pas franc jeu avec la RDC. S’appuyant sur cette lethargie de l’organisation régionale à contraindre le Rwanda à cesser son appui au M23. Entre les lignes, c’est la question de l’efficacité de cette organisation sous régionale qui se pose. Son impuissance d’imposer ses résolutions aux pays et mouvements agresseurs de la RDC exaspere les congolais.
Indexée comme étant le tireur des ficelles dans ce conflit dans l’Est. Cette crise expose une communauté internationale impuissante à mettre un terme à ces violences qui, au fil des ans, ont déplacé plus de six millions de Congolais. Bien que le parlement Européen décourage l’intégration du M23 au sein des FARDC. Encourage vivement le Rwanda à ne pas soutenir les rebelles du M23 et invite l’Union et ses États membres à imposer des sanctions à l’encontre des auteurs de violations des droits de l’Homme dans l’Est de la RDC.
Mais en RDC, les voix se sont élevés pour demander aux autorités de quitter les organisations internationales et régionales à l’instar de la francophonie ou de la communauté des Etats de l’Afrique australe. Dans une déclaration les sénateurs membres de l’Union Sacrée de la nation ont fustigé le silence et la passivité de la communauté internationale et ont demandé au gouvernement de la RDC de suspendre sa participation aux activités de l’organisation internationale de la francophonie. Mais le gouvernement congolais n’entend pas les choses de cette oreille.
Pour le Vice-Premier Ministre en charge des Affaires Etrangères Christophe Lutundula le retrait de la RDC de l’OIF n’est pas à l’ordre du jour. Lors du 18e sommet de l’organisation internationale de la Francophonie, le Premier Ministre qui a conduit la délégation congolaise a affirmé que la voie du pays a été entendue, et que la condamnation de tout soutien aux agresseurs de la RDC par l’OIF a été obtenue.
Le caractère volontariste de l’appartenance aux organisations internationales ou régionales ainsi que la souveraineté des Etats, même si ceux ci acceptent de la limiter en devenant membres d’une ou plusieurs organisations intergouvernementale, veulent aussi qu’aucun d’eux ne soit obligé d’y demeurer si tel n’est pas son désir. Le droit de retrait d’une organisation de ce système existe t-il ? La question ne saurait se poser lorsque l’acte constitutif d’une telle organisation contient une disposition expresse à ce sujet.
PourLa rédaction de b-onetv.cd