Dans un climat de tension croissante dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), plusieurs procès devant les cours militaires de la province du Nord-Kivu ont attiré l’attention nationale et internationale. Les accusés, des membres des Forces Armées de la RDC (FARDC), font face à des accusations graves, notamment de désertion devant le mouvement rebelle M23, soutenu présumément par le Rwanda, ainsi que d’autres crimes incluant meurtre, tentative de meurtre, et dissipation de munitions.
Vendredi dernier, trois militaires ont été condamnés à mort pour ces infractions par le tribunal militaire de garnison de Butembo. Le parquet militaire a depuis requis la peine capitale pour 22 autres accusés, dont le sort doit être décidé aujourd’hui même, lundi 08 juillet 2024. Ces condamnations ont suscité une réaction vive de la Coalition LAMUKA, plateforme politique d’opposition dirigée par Martin Fayulu. Le porte-parole Prince EPENGE a dénoncé à la fois les actes des militaires accusés et la peine de mort qui leur a été infligée, appelant à des sanctions exemplaires mais sans recours à la peine capitale.
Il a critiqué la politique sécuritaire du président Félix Tshisekedi, remettant en question les ressources et le soutien adéquats fournis aux forces armées congolaises pour faire face aux défis sécuritaires dans la région. Pour LAMUKA, les accords entre la RDC et l’Ouganda pour combattre les Forces Démocratiques Alliées (ADF) sont également remis en question, accusant l’Ouganda de soutenir le M23, ce qui, selon eux, souligne les ambiguïtés et les déficiences de la stratégie régionale de sécurité.
Ces développements soulignent les tensions politiques et sécuritaires croissantes en RDC, avec des implications potentielles pour la stabilité régionale et les droits humains. La décision sur le sort des 22 militaires accusés aujourd’hui sera scrutée de près, alors que les débats sur la politique sécuritaire et les moyens alloués aux forces armées continuent de diviser l’opinion publique et politique.
G. Ngonga Mandunda