« Carnage : Martyre des femmes et des enfants lors de la prise et de l’occupation de Goma et Bukavu par les RDF/M23 » — c’est le titre fort et évocateur du film documentaire réalisé par le Mécanisme National de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba (MNS). Cette œuvre vise à rendre hommage aux innombrables victimes de l’agression rwandaise dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Ce documentaire est une compilation bouleversante de reportages, de vidéos amateurs filmées par les populations locales, devenues virales sur les réseaux sociaux, ainsi que d’éléments tirés des initiatives diplomatiques du gouvernement congolais après l’occupation de Goma et Bukavu.
La première projection a eu lieu ce jeudi au Centre des Hautes Études de Stratégie de Défense, en présence de représentants des institutions publiques, d’organisations internationales et locales, ainsi que de membres des forces de défense et de sécurité.
Le film expose avec crudité les atrocités commises dans les zones occupées : assassinats ciblés, exécutions sommaires, pillages, incursions dans des structures hospitalières… autant de crimes qui ont fait, selon les Nations-Unies, plusieurs millions de victimes. « Ce que vivent nos compatriotes dans l’Est est inhumain et intolérable », a dénoncé Modeste Bahati, 2ᵉ vice-président du Sénat, après la projection.
Pour le professeur Alphonse Ntumba Luaba Lumu, coordonnateur du MNS, le film est une dénonciation directe de la barbarie sans état d’âme de l’envahisseur rwandais. Il insiste sur la nécessité de documenter ces crimes pour obtenir justice et construire une paix durable. De son côté, la ministre de la Culture et des Arts, Yolande Elebe, voit dans ce documentaire un outil de sensibilisation, un acte de mémoire et un moyen de mobilisation diplomatique en faveur d’une RDC blessée mais résolue à se relever.
Le MNS entend porter ce message au-delà des frontières, utilisant le documentaire comme levier pour revendiquer le droit du peuple congolais à la paix, à la justice et à la réparation, après plus de trois décennies de conflits meurtriers.
Constantin Ntambwe