Les manifestations du mercredi 30 août 2023 de la secte « La Foi Naturelle Judaique Messianique vers les Nations (FNJMN) », réclamant le départ de la Monusco, de la Force de l’EAC mais aussi d’autres organisations non gouvernementales internationales se sont soldés par un massacre. Le gouvernement parle de 43 morts alors que le premier bilan avançait 7 morts. Le gouverneur militaire a réagi ce jeudi 31 août, expliquant la situation dans les médias. Le Lieutenant général Constant Ndima a indiqué que tout a basculé lorsque la police, dans une tentative de contenir la foule, a vu l’un de ses membres capturé, emmené et tragiquement tué par la secte. Une manifestation qu’il croyait pacifique a viré au cauchemar. C’est ce qui a justifié l’intervention de l’armée.
Après ces violences, les réactions fusent de partout depuis surtout la diffusion des images sur les réseaux sociaux, où les forces armées chargeaient les corps sans vie des victimes à bord des camions. Martin Fayulu dit condamner ce qu’il qualifie de « carnage à Goma des membres d’un groupe révolté contre l’insécurité, perpétré par nos éléments des FARDC sous le commandement du Gouverneur Militaire du Nord-Kivu. Les dépouilles des victimes ont été traitées avec le plus grand déni d’humanité. Personne n’a le droit d’ôter la vie à un concitoyen manifestant qu’importe ses croyances et son combat, » indique-t-il, tout en appelant pour ce faire à des enquêtes.
Moïse Katumbi abonde dans le même sens. Selon lui, « Les images qui circulent sont insupportables car le droit à la vie est sacré ! Toutes mes condoléances aux familles et proches des victimes. L’incapacité du gouvernement à mettre un terme à l’insécurité est son plus grand échec. Dans tout le pays, des criminels sont en liberté. A Goma, une enquête doit être diligentée. ». La LUCHA solicite la démission du gouverneur militaire du Nord-Kivu et le maire policier de la ville de Goma pour être à la base de cette répression; l’ouverture des enquêtes rapides qu’elles soient neutres; la libération des manifestants arrêtés mais aussi la suppression pure et simple de l’état de siège.
Human Rigths Watchs a également condamné ce massacre causé par cette répression sanglante des forces de l’ordre. L’organisation appelle notamment les autorités à s’affairer pour que les familles retrouvent les corps de leurs proches.
Emilie Kayomba