Des millions de morts, de millions de déplacés internes, des centaines des milliers des femmes violées, une économie exsangue et un pillage systématique des ressources naturelles. Tableau macabre en RDC après trois décennies d’instabilité entretenues par certains voisins de l’Est. Pour mettre fin à cette situation, le pouvoir de l’époque à diligenté le front diplomatique, l’un de trois fronts ouverts. L’accord Cadre d’Addis Abeba est signé par la RDC et 12 autres pays dont l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, l’Ouganda, la RCA, la République du Congo, le Rwanda, le Soudan du Sud, la Tanzanie et la Zambie, le Kenya et le Soudan signé le 24 février 2013.
L’offre s’est présentée comme un outil dont l’objectif consistait à favoriser la résolution durable des causes profondes des cycles de violences armées dans l’Est de la RDC à la base de l’instabilité régionale. Les sept engagements régionaux souscrits par les Chefs d’Etat voisins devraient normalement rétablir au plus vite la paix et la stabilité dans l’Est de la RDC. Dans cet accord, la RDC avait pris comme engagements entre autres de continuer et d’approfondir la réforme du secteur de la sécurité, consolider l’autorite de l’Etat, promouvoir le développement économique, promouvoir la réforme structurelle des institutions de l’Etat et promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance et de democratisation. Des engagements pour lesquelles la RDC a fourni des efforts considérables pour sa mise en application… 7 engagements ont été egalement souscrits par les pays de la region.
10 ans après la signature de cet accord, fort est de constater que tous les signataires n’ont pas respecté les engagements pris. 10 ans après la signature de cet accord, c’est le statut quo ou pire, le pays s’est enfoncé davantage dans la spirale d’insécurité. La mauvaise foi de certains pays signataires compromet fondamentalement les chances de réussite de ce document. la résurgence du mouvement terroriste du M23 serait une illustration de ce manque de volonté politique de certaines capitales des pays de la région de voir enfin la paix régner dans la partie est de la RDC.
Les efforts fournis par la RDC ont ils été en vain ? Les accords signés à Luanda en Angola et à Nairobi au Kenya viennent ils enterrer l’accord cadre d’Addis abeba ? Pour les experts en la question, ces deux accords viennent tout simplement appuyer l’accord cadre du 24 février 2013 et non rien d’autre. Depuis mai 2022, la RDC est à la tête de la présidence tournante du mécanisme régional de cet accord. Durant le mandat du Président de la République Félix Tshisekedi à la tête de cette organisation, plusieurs éléments sont à mettre à l’actif de la RDC.
Le mécanisme national de suivi de cet accord mis en oeuvre en mai 2013 estime que 10 ans après la signature de cet accord, il sied de le revitaliser au delà du front diplomatique qui donne ses fruits, le front politique et militaire se présentent aussi et surtout comme indispensables pour ramener enfin la paix dans la partie Est de la RDC.
Alain Mboma