Face à une situation sécuritaire critique dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), marquée par une intensification des violences orchestrées par le M23 avec le soutien présumé du Rwanda, le président français Emmanuel Macron s’est entretenu séparément avec ses homologues Félix Tshisekedi et Paul Kagame ce samedi 25 janvier 2025.
Dans un communiqué publié par l’Élysée, Emmanuel Macron a exprimé sa profonde préoccupation quant à la dégradation de la situation au Nord-Kivu, en particulier autour de Goma, et les violations répétées de l’intégrité territoriale de la RDC. « Le chef de l’État a exprimé sa très vive préoccupation quant à la situation dans le Nord-Kivu, notamment autour de Goma, et quant aux violations de l’intégrité territoriale de la RDC », souligne le document.
Le président français a exhorté à une cessation immédiate des hostilités, exigeant le retrait des forces rwandaises et du M23 du territoire congolais. Il a également insisté sur la nécessité de garantir la protection des populations civiles et le respect de la souveraineté congolaise, appelant à une reprise des négociations dans le cadre du processus de Luanda.
Le processus de Luanda, initié sous l’égide de l’Union Africaine avec l’Angola comme médiateur, avait suscité des espoirs de paix. Toutefois, ces espoirs se sont rapidement évanouis après l’échec de la réunion tripartite prévue entre les chefs d’État de la RDC, du Rwanda et de l’Angola, le 15 décembre 2024, qui devait sceller un accord de paix durable.
Depuis cet échec, le cessez-le-feu convenu le 31 juillet 2024 a volé en éclats. Les violences ont repris de plus belle sur le territoire congolais, entraînant une aggravation de la crise humanitaire et la mort tragique du gouverneur militaire du Nord-Kivu, un événement qui a exacerbé les tensions entre Kinshasa et Kigali.
Dans ce contexte, Emmanuel Macron a réitéré l’importance de maintenir un dialogue politique constructif et inclusif pour mettre fin au cycle de violence. « Tout doit être fait pour protéger les populations civiles et respecter la souveraineté congolaise », a-t-il déclaré, soulignant que seule une solution politique pouvait offrir une issue durable à ce conflit complexe.
Alors que la situation reste explosive dans l’Est de la RDC, cet appel à la désescalade intervient comme un rappel de la nécessité pour la communauté internationale de redoubler d’efforts pour ramener la paix dans cette région tourmentée.
Emille Kayomba