Une résolution, et après ?
« Une résolution ! Maintenant, elle doit être suivie d’actes concrets », s’indigne le député européen Thierry Mariani, soulignant l’inefficacité d’une diplomatie européenne paralysée par ses divisions. L’adoption d’une nouvelle résolution ne suffit plus face à la crise qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Les discours de condamnation se multiplient, mais sur le terrain, la situation ne cesse d’empirer.
Vers une guerre régionale ?
La chute de Goma aux mains du M23 en janvier, suivie de leur avancée vers Bukavu, a transformé le conflit en un risque majeur d’embrasement régional. D’un côté, Kigali soutient officieusement la rébellion en déployant plus 4 000 soldats en RDC, selon plusieurs sources sécuritaires. De l’autre, Kinshasa s’appuie sur un mélange hétéroclite de groupes armés locaux et de forces étrangères, notamment sud-africaines et burundaises.
Face à cette escalade, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, met en garde : « Il faut éviter à tout prix une guerre régionale ». Pourtant, les appels au cessez-le-feu se heurtent à une impasse diplomatique. Kinshasa refuse tout dialogue direct avec le M23, le qualifiant de « groupe terroriste à la solde du Rwanda ». Pendant ce temps, la population civile endure l’horreur : plus de 900 morts et 700 000 déplacés rien qu’autour de Goma depuis janvier.
Que faire maintenant ?
La communauté internationale commence enfin à mesurer l’urgence de la situation. Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé le mandat de la MONUSCO, mais son efficacité reste largement contestée. Des voix s’élèvent pour que la Cour pénale internationale ouvre des enquêtes sur les crimes commis.
Pour les Congolais, l’espoir réside dans une pression internationale accrue sur Kigali et un soutien humanitaire renforcé. Pourtant, l’aide peine à arriver, faute de financements suffisants. « Il est temps de faire la paix. Les enjeux sont trop importants », implore António Guterres. Mais dans un monde préoccupé par d’autres crises, l’appel risque de rester lettre morte, tandis que la RDC continue de brûler.
Junior Kulele