Depuis plusieurs décennies, l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) subit une instabilité chronique, exacerbée par les ingérences et les agressions militaires rwandaises. Ces conflits, motivés par des ambitions géopolitiques et économiques, ont non seulement causé des pertes humaines, mais également laissé des séquelles profondes sur l’environnement.

La région de l’Est de la RDC, riche en biodiversité, abrite des forêts tropicales d’une importance cruciale pour l’équilibre écologique mondial. Ces forêts, souvent situées dans des zones de conflit, ont été transformées en bases militaires ou en champs de bataille. Les groupes armés soutenus par le Rwanda exploitent illégalement les ressources naturelles, notamment le bois, pour financer leurs activités. Cette exploitation entraîne une déforestation massive, perturbant les habitats naturels et menaçant des espèces animales emblématiques, comme les gorilles des montagnes et les okapis.
Le parc national des Virunga, le plus ancien d’Afrique, est une victime emblématique de l’agression rwandaise. En raison des incursions armées, de nombreuses zones de ce parc ont été dévastées. Les groupes armés ont non seulement pillé les ressources, mais ont également transformé le parc en une zone de conflit, perturbant les habitats d’espèces rares comme les gorilles des montagnes. L’exploitation illégale de charbon de bois, couramment appelée « makala », reste une des principales causes de la déforestation dans ce site classé patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les attaques et les conflits armés dans les localités de Goma, Sake, Kalehe et Masisi ont eu des impacts directs sur l’environnement. À Goma, les déplacements massifs de populations causés par les conflits ont exercé une pression intense sur les forêts environnantes. Les familles déplacées, privées d’accès aux infrastructures de base, exploitent souvent le bois pour leur survie, contribuant ainsi à la déforestation. À Sake, les affrontements entre les forces congolaises et les groupes armés ont conduit à la destruction des terres agricoles et des cours d’eau environnants. Les conflits ont également entraîné une exploitation anarchique des ressources naturelles.
À Kalehe, situé au bord du lac Kivu, l’exploitation incontrôlée des minerais par des groupes armés a provoqué une pollution grave des sols et des eaux du lac, menaçant les écosystèmes aquatiques. À Masisi, région connue pour son agriculture et son élevage, les conflits ont détruit des milliers d’hectares de terres cultivables, contraignant les populations à surexploiter d’autres zones, ce qui accentue l’érosion des sols.
Les minerais, tels que le coltan, l’or et le tantale, extraits dans ces régions, sont une source de revenus pour les groupes armés. L’extraction anarchique entraîne une pollution massive, notamment à Kalehe, où les cours d’eau sont contaminés par des produits chimiques toxiques. Ces polluants affectent non seulement les écosystèmes aquatiques, mais aussi les populations locales qui dépendent de ces ressources pour leur subsistance.
Les attaques dans des localités comme Goma, Sake et Kalehe ont provoqué des déplacements massifs de populations, augmentant la pression sur les ressources naturelles environnantes. Les camps de déplacés, souvent établis dans des zones forestières, contribuent à la déforestation et à la surexploitation des ressources disponibles.

Face à cette situation alarmante, il est essentiel que des mesures urgentes soient prises notamment : Sécuriser les zones protégées, comme le parc des Virunga, en renforçant les capacités des gardes forestiers et en éliminant la présence des groupes armés. Réglementer l’exploitation des ressources naturelles, en imposant des normes environnementales strictes et en mettant fin au financement des conflits par les minerais. Réhabiliter les écosystèmes détruits, notamment dans les régions de Sake, Kalehe et Masisi, grâce à des programmes de reforestation et de gestion durable des terres.
Les agressions rwandaises et les conflits armés en RDC ne se limitent pas aux pertes humaines et économiques, mais représentent également une catastrophe écologique. Protéger l’environnement congolais revient à sauvegarder une ressource précieuse pour l’Afrique et pour le monde. Cette mission nécessite une mobilisation conjointe du gouvernement congolais, de la communauté internationale et des acteurs locaux pour mettre fin à ce cycle de destruction.
La rédaction de b-onetv.cd