La fièvre des médias sociaux a gagné la RDC où 16 % de la de la population est connectée. Des réseaux dont certains hommes politiques ont une peur bleue, n’hésitant pas à les utiliser lors des campagnes, mais à les couper le jour de l’élection. Arme des plus jeunes, c’est également l’outil de communication privilégié des mouvements contestateurs. Les réseaux sociaux ont ainsi supplanté les médias traditionnels, obligeant ces derniers à corriger ou démentir les vraies informations des rumeurs les plus folles. Quel est leur impact réel sur nos sociétés ? Comment discerner l’info de l’intox ?
La communauté, qu’elle soit réelle ou virtuelle, n’est pas un vain mot, et le web dit social prend tout son sens. Face aux dysfonctionnements des pouvoirs publics ou des médias, les citoyens s’informent, s’organisent et s’entraident via les réseaux sociaux. C’est le plus souvent avec un téléphone mobile que l’on a accès à Internet. Si les hommes politiques semblent avoir compris l’importance d’être eux-même présents sur les réseaux sociaux pour assurer leur communication, les actions citoyennes ne sont pas toujours bien vues par les autorités dirigeantes. La tendance de plus en plus marquée des acteurs politiques à déployer des programmes de désinformation ciblés nécessite une amélioration des capacités de vérification des faits. La détérioration de la confiance et de la vérité sur Internet qui en a résulté a ouvert la voie à de nouvelles théories du complot et à des contenus fabriqués de toutes pièces dans un environnement informationnel opaque.
Les congolais associent à leur massive utilisation des téléphones portables, une passion plus récente pour les médias sociaux. Lorsqu’ils se connectent sur Internet, ils vont plus souvent sur les réseaux sociaux (Facebook, WhatsApp, Twitter, YouTube, TikTok …). La messagerie, la recherche de renseignements et la consultation de sites d’informations sont devenues des activités secondaires. De même que les autres congolais, les vedettes, intellectuels, hommes politiques et entreprises sont présents sur ces réseaux. L’utilisation croissante des médias sociaux en RDC et d’autant plus remarquable que le nombre des personnes connectées à l’Internet est faible et que les difficultés d’y accéder sont nombreuses. La connexion Internet est inégale dans le pays et le taux d’équipement est faible.
Les réseaux sociaux ont commencé à influencer le développement économique, politique et social de la RDC. Les influenceurs et youtubeurs se montrent tout aussi enthousiastes dans une dérive sans nom au nom du libertinage. La RDC a atteint une masse nocive d’internautes, la forte pénétration dans le pays a entraîner des bouleversements sismiques dans les services et l’information. Diffusion des propos outrageants ou désobligeants. Les infox et intox, harcèlement ou propos fautifs dans le but de manipuler, certains même sans pudeur.
Du numérique, du Web ou des réseaux, les avantages sont legions, mais les inconvénients aussi et, parfois, un avantage peut devenir un inconvénient. Il s’observe depuis un moment, une liberté sauvage dans la sphère du numérique. tout se dit, tout est publié sur la toile sans aucune censure. La société congolaise se transforme peu à peu à un monde totalement numérique sans retenue, où tout est permis. Doit t-on parler d’une liberté d’expression ou bien d’un libertinage sans gardien ?
briefing de Presse sur le code numérique
Pour relever ce défi, la loi pour une République numérique, a dévoilé ses codes sur les numériques qui essentiellement vise à favoriser l’ouverture et la circulation des données et du savoir, à garantir un environnement numérique ouvert et respectueux de la vie privée des internautes et à faciliter l’accès des citoyens au numérique. La diffusion des photos et vidéos à caractère sexuel, sans l’accord de la victime, s’est amplifiée avec l’avènement des réseaux sociaux. L’objet de ce code est aussi de lutter contre « la porno vengeur« , le code fixe les règles juridiques de se défendre contre ce nouveau phénomène.
Dans ce contexte là RDC a souligné l’urgence et l’importance de cette loi au moment où le numérique se révèle comme un facteur incontournable de la vie pour tout le confort et les facilités qu’il apporte. Il fallait donc créer un cadre législatif pour mieux encadrer le développement du secteur appelé à répondre à plusieurs défis dont les incriminations, la protection et la gestion des données, la protection de la vie privée. Cette loi fixe le cadre du secteur du numérique et permet d’assurer l’équilibre entre la promotion de l’innovation et le besoin de régulation du marché.
La loi congolaise sur le numérique met l’accent sur la lutte contre les fausses informations, diffamations, cyber harcèlement, arnaques et autres actes qui violent les vies privées des uns et des autres. Elle s’applique aux activités et services numériques, aux écrits, outils électroniques et prestataires de services de confiance, aux contenus numériques, ainsi qu’à la sécurité et à la protection pénale des systèmes informatiques. 390 articles repris dans 5 livres, constituent le contenu de ce texte de loi.
Le Thot/Perle Mbiya