L’année 2024 a été marquée par des avancées significatives sur la scène politique en République Démocratique du Congo (RDC). Avec l’installation de nouvelles institutions, des réformes structurantes et le débat sur une éventuelle révision de la Constitution, le pays semble se positionner sur une trajectoire de transformation.
À la suite des élections générales de décembre 2023, la RDC a vu la mise en place des institutions issues des urnes. Judith Suminwa Tuluka, première femme à occuper le poste de Première ministre, a consolidé sa place en lançant de nombreux projets stratégiques, tels que la modernisation des infrastructures et le renforcement du climat des affaires. Le gouvernement, sous la présidence de Félix Tshisekedi, a poursuivi ses efforts pour stabiliser le pays et garantir la mise en œuvre du programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T).
Le Parlement, également renouvelé, s’est montré actif dans l’examen des propositions de loi, notamment celles visant la modernisation de l’économie et la lutte contre la corruption. Plusieurs réformes majeures ont vu le jour, notamment la digitalisation des services publics. Le lancement des permis de conduire biométriques par le Vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba est un exemple emblématique de cette volonté de transparence et d’efficacité.
D’autres réformes importantes ont concerné la relance de secteurs clés, comme celui des mines avec la reprise de la production de zinc à la mine de KICO, dans le Haut-Katanga, après plus de 30 ans d’arrêt. Ces initiatives traduisent une volonté d’utiliser les ressources naturelles du pays comme levier pour le développement.
En marge de ces réformes, le débat sur une éventuelle révision de la Constitution a émergé, suscitant des discussions dans les sphères politiques et au sein de la société civile. Certaines voix plaident pour une mise à jour du texte fondamental afin de renforcer la décentralisation et d’assurer une meilleure répartition des richesses. D’autres mettent en garde contre les risques de fragilisation des institutions démocratiques, soulignant que la Constitution actuelle, adoptée en 2006, reste un pilier de stabilité politique. Le Président Tshisekedi, lors de plusieurs allocutions, a affirmé qu’aucune modification ne sera opérée sans un large consensus national. La priorité, selon lui, demeure la consolidation de l’État de droit et l’amélioration des conditions de vie des Congolais.
Malgré ces progrès, la RDC fait face à des défis majeurs, notamment la persistance de l’insécurité dans l’Est du pays. L’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu reste un sujet de controverse, bien que des efforts soient faits pour ramener la paix, comme en témoignent les visites fréquentes de la Première ministre dans ces zones. En 2025, l’agenda politique sera dominé par la préparation des élections locales et la mise en œuvre des réformes récemment adoptées. Le débat sur la révision constitutionnelle pourrait également gagner en intensité.
L’année 2024 a confirmé la volonté des autorités congolaises de moderniser les institutions et d’améliorer la gouvernance. Si des avancées notables sont enregistrées, elles devront être consolidées pour répondre aux attentes des populations. La RDC se trouve à un carrefour décisif, entre promesses de réformes et vigilance sur les équilibres démocratiques.
La rédaction de b-onetv.cd