En marge d’une tournée régionale stratégique menée du 2 au 9 avril 2025, Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au département d’État américain, a tenu à réaffirmer la position claire et ferme des États-Unis concernant la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et à annoncer des avancées notables dans la coopération économique entre Washington et Kinshasa.
Lors d’un point de presse tenu ce jeudi, M. Boulos a déclaré sans ambiguïté : « Le Rwanda doit cesser tout soutien militaire au M23 et retirer toutes les troupes rwandaises du territoire de la RDC. » Il s’est dit confiant quant à une issue rapide, soulignant la volonté des États-Unis de voir les protagonistes du conflit trouver une solution concrète à court terme.
Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de tensions persistantes dans la région des Grands Lacs, où les violences orchestrées par les rebelles du M23 — soutenus selon plusieurs sources internationales par Kigali — continuent de semer l’instabilité. Le responsable américain a toutefois salué un signe d’apaisement avec le retrait du M23 de Walikale, fruit selon lui d’intenses tractations diplomatiques.
Sur le plan économique, la tournée a également permis de renforcer les liens bilatéraux entre la RDC et les États-Unis, notamment dans le secteur stratégique des minerais. Massad Boulos a confirmé avoir discuté avec le président Félix Tshisekedi d’un accord minier en cours de structuration. « Nous avons défini une voie claire pour un partenariat durable. L’augmentation des investissements privés américains dans le secteur minier congolais est un objectif commun, porteur d’opportunités pour les deux pays. »
Par ailleurs, le diplomate américain a mis en avant l’engagement de Washington dans des projets d’infrastructures régionales, tels que le corridor de Lobito. Ce projet vise à relier les ressources minières congolaises à l’océan Atlantique via la Zambie et l’Angola, facilitant ainsi leur exportation dans des conditions plus transparentes et sécurisées.
« Les États-Unis sont déterminés à soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les États de la région, sans exception », a ajouté Boulos, dans une allusion directe aux tensions frontalières récurrentes impliquant le Rwanda.
Accompagnée de Corina Sanders, sous-secrétaire d’État adjointe chargée des Affaires africaines, la délégation américaine avait pour double objectif de soutenir les efforts de paix dans la région et de promouvoir les intérêts économiques américains. Mme Sanders a qualifié cette mission de « très productive » et a annoncé la mise en place d’une stratégie régionale visant à favoriser une approche équilibrée, prenant en compte les attentes de toutes les parties.
Enfin, Massad Boulos a révélé que cette visite avait également permis de finaliser le transfert en garde américaine de citoyens américains détenus en RDC dans le cadre des événements du 19 mai 2024, sans en préciser davantage les circonstances.
Ce déplacement régional, qui a conduit la délégation américaine en RDC, au Kenya, en Ouganda et au Rwanda, illustre clairement la volonté de l’administration Trump d’accroître son influence en Afrique, en associant diplomatie sécuritaire et développement économique comme piliers d’un partenariat renouvelé avec le continent.
La rédaction de b-onetv.cd