Réunis en plénière ce jeudi 13 février 2025, les députés du Parlement européen ont adopté une résolution condamnant fermement l’agression du Rwanda en République Démocratique du Congo (RDC). Avec 443 voix pour, 4 contre et 48 abstentions, ils ont exigé le retrait immédiat des forces armées rwandaises du sol congolais, accentuant ainsi la pression sur Kigali, accusé de soutenir activement la rébellion du M23/AFC, responsable de nombreuses exactions dans l’Est du pays.
Dans cette résolution, les eurodéputés ont demandé la suspension immédiate du Mémorandum d’Entente signé entre l’Union européenne et le Rwanda sur les matières premières en début d’année 2024, conditionnant sa reprise à l’arrêt du soutien rwandais à la rébellion meurtrière. Le Parlement européen a également critiqué l’inaction de l’Union européenne face à cette crise, regrettant l’absence de mesures concrètes pour faire pression sur Kigali et contraindre le Rwanda à cesser son soutien au M23.
Dans une récente intervention filmée, l’eurodéputé Marc Botenga a souligné une coïncidence troublante : la signature du mémorandum avec le Rwanda et l’occupation par le M23 de Rubaya, une cité stratégique riche en coltan, un minerai essentiel dans l’industrie des nouvelles technologies. Ainsi, les députés européens appellent la Commission européenne, les États membres de l’UE et les institutions financières internationales à suspendre toute aide budgétaire directe au Rwanda tant que celui-ci n’autorise pas l’accès humanitaire aux zones en crise et ne rompt pas tout lien avec le M23.
En outre, les eurodéputés demandent l’arrêt de toute assistance militaire et sécuritaire des pays de l’UE aux forces armées rwandaises, afin d’éviter toute implication, directe ou indirecte, dans des opérations militaires en RDC.
Dans sa quête de paix et de souveraineté sur l’ensemble de son territoire, la RDC multiplie les efforts diplomatiques pour dénoncer le rôle du Rwanda dans la crise sécuritaire à l’Est. L’appel du Parlement européen à la suspension des accords UE-Rwanda sur les minerais constitue une avancée majeure sur le front diplomatique, renforçant la position congolaise en faveur de sanctions plus strictes contre Kigali.
Reste à savoir si cette pression politique aboutira à des mesures concrètes, ou si le Rwanda parviendra à maintenir son influence malgré les critiques grandissantes de la communauté internationale.
Emile Kayomba