Le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre les activités de l’Assemblée provinciale du Sankuru. Cette mesure exceptionnelle, annoncée lundi dernier par voie de télégramme officiel, intervient dans un contexte de tensions politiques aiguës, marquées par une profonde crise institutionnelle dans cette province du centre de la RDC.
La décision du VPM de l’Intérieur s’inscrit dans le prolongement des orientations du Président de la République, Félix Tshisekedi, telles que formulées lors de la dernière réunion du Conseil des ministres. Elle vise, selon le document, à « préserver la stabilité des institutions provinciales » dans un climat de plus en plus délétère.
Selon les termes du télégramme officiel, l’Assemblée provinciale du Sankuru est accusée d’avoir « enfreint les instructions émanant de la haute hiérarchie de l’État », sans que les détails précis des faits reprochés ne soient rendus publics à ce stade. Cette entorse à la discipline institutionnelle justifie la suspension immédiate de ses activités.
Dans la foulée, les membres du bureau de l’Assemblée provinciale ont été convoqués en urgence à Kinshasa pour des consultations au plus haut niveau. Ces rencontres devraient permettre au gouvernement central de mieux cerner les causes profondes du malaise politique dans la province, et d’envisager des pistes de sortie de crise.
Cette suspension fait suite à la destitution, à peine 24 heures plus tôt, du gouverneur Victor Kitenge Kanyama par les députés provinciaux du Sankuru. Ce dernier est accusé d’« incompétence notoire » et d’une incapacité persistante à juguler l’insécurité qui sévit dans plusieurs territoires de la province. À cela s’ajoutent des reproches concernant un manque criant de résultats concrets dans la gestion des affaires publiques, renforçant le mécontentement populaire.
Pour de nombreux observateurs, cette crise révèle l’ampleur des dysfonctionnements institutionnels au sein des entités provinciales, souvent minées par des luttes de pouvoir, une faible coordination avec les autorités centrales et une gouvernance défaillante.
En prenant cette décision ferme, Jacquemain Shabani entend non seulement restaurer l’ordre au Sankuru, mais aussi adresser un message clair aux autres assemblées provinciales. L’autorité de l’État et la stabilité des institutions demeurent des priorités absolues, surtout dans un contexte national marqué par des tensions sécuritaires à l’Est et la mise en œuvre du Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028.
La suite de cette affaire sera scrutée de près à Kinshasa comme dans les autres provinces, alors que les regards restent tournés vers les consultations attendues entre les autorités centrales et les représentants du Sankuru. L’objectif affiché est de rétablir un climat politique apaisé et une gouvernance efficace au service des populations locales.
La rédaction de b-onetv.cd