Le débat sur la modification de la Constitution en République Démocratique du Congo prend une tournure de plus en plus intense, notamment après les déclarations de FélixTshisekedi. Martin Fayulu, figure de l’opposition et président de l’ECIDE, a vivement critiqué les intentions prêtées au Président Félix Tshisekedi, qu’il accuse de chercher à manipuler la Constitution pour des motifs politiques.
Dans une vidéo récente, Martin Fayulu a lancé des critiques cinglantes : « Qu’il me cite un seul article de la Constitution qui l’empêche de récupérer Bunagana et les 120 localités occupées aujourd’hui par le M23. Qu’il me donne un seul article qui lui permet d’encourager la corruption et de laisser les deniers publics être volés. » Fayulu estime que la Constitution actuelle n’entrave pas la gouvernance efficace et qu’elle n’a pas besoin d’être révisée pour résoudre les problèmes du pays.
Crainte d’un troisième mandat : L’opposition, dont Fayulu, soupçonne que la révision constitutionnelle pourrait ouvrir la voie à une prolongation du pouvoir de Félix Tshisekedi au-delà des deux mandats fixés par la Constitution. Références aux articles 214 et 217 : Fayulu critique également l’interprétation du président concernant ces articles, qu’il juge erronée. Ces dispositions, qui traitent des révisions constitutionnelles, nécessitent une attention particulière et, selon Fayulu, une lecture plus rigoureuse.
Corruption et sécurité nationale : En s’attaquant à des thèmes sensibles comme la corruption et la perte de souveraineté sur des territoires stratégiques, Fayulu tente de mobiliser l’opinion publique et de présenter la modification de la Constitution comme une diversion.
La déclaration de Fayulu illustre un profond malaise au sein de la classe politique congolaise, où la méfiance domine. Tandis que l’opposition rejette fermement tout changement constitutionnel, le pouvoir tente de calmer les craintes en affirmant qu’aucune manœuvre ne vise à prolonger la présidence au-delà des deux mandats. Cependant, l’écho de cette controverse continue de polariser les débats politiques et risque d’intensifier les tensions à l’approche des échéances électorales.
Ce débat reflète une lutte plus large pour le contrôle des institutions en RDC, où la Constitution devient un enjeu majeur. Pour les acteurs politiques, elle est à la fois une arme et un symbole de légitimité. Toutefois, toute tentative de révision dans un contexte de défiance pourrait accentuer les divisions et fragiliser davantage le climat politique.
Emille Kayomba