Un rapport accablant du Groupe d’experts des Nations-Unies, publié mercredi, révèle que des systèmes de brouillage et de « spoofing » GPS opérant depuis le Rwanda perturbent gravement la navigation aérienne dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces actions, documentées entre mai et août 2024, compromettent la sécurité des vols civils, humanitaires et onusiens dans une région déjà marquée par l’instabilité.
Le rapport précise que deux systèmes de brouillage ont été localisés au Rwanda : L’un est installé sur une colline à Gisenyi, à moins de trois kilomètres de la frontière congolaise. Le second se trouve à 500 mètres de l’aéroport de Kamembe, non loin de Bukavu. Un troisième système a été identifié à Kanyabayonga, au Nord-Kivu, peu après que la zone a été capturée par le M23 et les Forces de défense rwandaises (RDF).
Le 29 octobre 2024, un drone de surveillance de la MONUSCO a perdu le contact en survolant une zone de combat active à Mpeti, dans le territoire de Walikale. Après avoir subi une attaque GPS, l’appareil s’est écrasé près de Kikuvo, à 15 kilomètres de Kirumba. Cet incident est survenu peu après que la coalition AFC-M23 a exigé l’arrêt des survols par les drones de reconnaissance de la MONUSCO. Des interférences similaires ont été signalées dans les zones de Goma, Kibumba, Sake, Kitchanga et Bukavu, affectant les vols civils et humanitaires. Ces perturbations ont forcé les pilotes à passer en mode manuel pour éviter des incidents graves.
Les experts onusiens attribuent ces brouillages aux Forces de défense rwandaises (RDF) et au M23, sur la base de sources proches de ces entités. Aucune preuve n’a été trouvée impliquant les Forces armées de la RDC (FARDC) ou d’autres groupes congolais dans l’utilisation de ces systèmes sophistiqués. Ces actes de brouillage, bien que motivés par des avantages militaires, posent un risque élevé pour la sécurité aérienne dans la région. Ils mettent en danger des vols civils, compromettent les opérations humanitaires et exacerbent l’instabilité dans l’est de la RDC.
Le rapport appelle la communauté internationale à agir pour stopper ces interférences et à renforcer la sécurité aérienne dans une région déjà confrontée à des défis sécuritaires majeurs.
La rédaction de b-onetv.cd