La Cour de cassation a tenu audience ce lundi dans l’affaire relative au projet controversé de construction de forages, impliquant le ministère public, l’ancien ministre d’État en charge du Développement rural, François Rubota, et le responsable de l’entreprise exécutrice, Mike Kasenga. L’actuel ministre en charge du Développement rural, Muhindo Nzangi, a été entendu par la juridiction sur ce dossier.
Lors de son audition, Muhindo Nzangi a dénoncé une surfacturation importante dans ce projet, qualifiant les coûts d’« exorbitants ». Selon lui, les montants engagés étaient démesurés par rapport aux normes établies. « On ne peut pas continuer à exécuter un contrat facturé 10 fois plus cher que la normale. Nous savons combien coûte un forage et cette situation est tout simplement inacceptable », a-t-il déclaré.
En plus des préoccupations financières, le ministre a soulevé des problèmes liés à la qualité de l’eau produite par les forages. Selon lui, des analyses techniques ont révélé plusieurs insuffisances, notamment :
Mauvaise qualité de l’eau : Les rapports techniques indiquent que l’eau est potentiellement dangereuse pour la consommation.
Risque sanitaire : Les forages, creusés à une profondeur de 19 mètres, sont situés près de fosses septiques, exposant les populations locales à des risques de contamination.
Ces observations ont conduit le ministre à suspendre l’exécution du projet, soulignant que la santé publique et la bonne gestion des fonds publics sont des priorités.
Mike Kasenga, dirigeant de l’entreprise chargée de l’exécution du projet, a défendu la qualité de ses travaux. Il a affirmé que les laboratoires, y compris l’Office congolais de Contrôle (OCC), avaient certifié la conformité de l’eau produite. « Nous disposons d’une ligne de traitement capable de purifier même l’eau la plus nocive », a-t-il assuré.
Le dossier reste ouvert, et la Cour de cassation continue d’examiner les responsabilités et les implications de cette affaire, qui met en lumière des préoccupations de gouvernance, de transparence et de santé publique dans l’exécution des projets d’infrastructure en RDC.
Emille Kayomba