La République Démocratique du Congo (RDC) a exprimé son intention de diversifier ses partenariats dans le secteur minier, actuellement largement dominé par des entreprises chinoises. Cette annonce a été faite par Marcellin Paluku, directeur de cabinet adjoint au ministère des Mines, le mardi 14 janvier, lors d’une interview accordée à Reuters et relayée par l’Agence Ecofin.
Selon M. Paluku, environ 80 % des mines congolaises sont exploitées par des partenaires chinois, une situation que les autorités considèrent comme un « risque » stratégique. Il a expliqué que cette dépendance unilatérale pourrait exposer le pays à des incertitudes économiques et politiques. « Aujourd’hui, 80 % de nos mines sont exploitées par un seul partenaire (la Chine). C’est un risque […] On ne sait jamais ce qui peut arriver. C’est pourquoi nous cherchons désormais à diversifier nos partenariats pour éviter une dépendance excessive », a-t-il affirmé.
Dans ce contexte, la RDC envisage de s’ouvrir à d’autres acteurs internationaux, notamment l’Arabie saoudite, l’Inde et l’Union européenne. Cette stratégie vise à encourager une plus grande concurrence et à attirer des investissements diversifiés pour dynamiser le secteur minier congolais.Cependant, Marcellin Paluku n’a pas détaillé l’état des négociations avec ces nouveaux partenaires potentiels ni les mesures spécifiques prévues pour rééquilibrer les partenariats existants.
L’annonce a été faite lors d’une conférence minière tenue à Riyad, un lieu stratégique qui pourrait faciliter des discussions avec des investisseurs du Moyen-Orient. Depuis plusieurs années, la Chine est un acteur majeur dans l’exploitation des ressources minières congolaises, notamment le cobalt et le cuivre, des minerais essentiels pour la transition énergétique mondiale. Les entreprises chinoises bénéficient de contrats d’exploitation significatifs, notamment grâce à des investissements massifs dans les infrastructures et des accords bilatéraux avantageux.
Cependant, cette domination soulève des préoccupations, notamment sur le plan économique, environnemental et social. Des voix s’élèvent également pour dénoncer le manque de transparence dans certains contrats et le faible retour économique pour les communautés locales. Le gouvernement congolais semble déterminé à réduire cette dépendance tout en cherchant à maximiser les retombées économiques pour le pays. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer la souveraineté économique et de garantir une gestion équitable des ressources naturelles.
La diversification des partenariats pourrait également permettre à la RDC de mieux négocier les termes des contrats et de renforcer les normes environnementales et sociales dans le secteur minier.Il reste à voir si ces ambitions se traduiront par des actions concrètes et si de nouveaux acteurs répondront favorablement à l’appel de la RDC pour investir dans ce secteur stratégique.
La rédaction de b-onetv.cd