Les États généraux de la Justice en qui se sont tenus du 6 au 16 novembre 2024, au Centre Financier de Kinshasa, marquent une étape importante dans la réforme du système judiciaire congolais. Avec la participation de 5000 acteurs, ces assises ont abouti à 359 recommandations destinées à soigner une justice décrite comme malade et en quête d’une transformation profonde.
Engagement présidentiel et réformes clés
Le Président Félix Tshisekedi, lors de la clôture solennelle, a réitéré l’importance de ces réformes en les qualifiant de priorité nationale, nécessitant une mobilisation collective. Parmi les recommandations phares qu’il a soulignées :
- Révision des cadres législatifs pour assurer une véritable indépendance du pouvoir judiciaire.
- Création de tribunaux itinérants, permettant un meilleur accès à la justice, notamment dans les zones reculées.
- Formation continue des magistrats, pour renforcer leur compétence et professionnalisme.
- Renforcement de la lutte contre la corruption, avec des sanctions strictes pour les fautes commises.
- Amélioration des conditions de travail et des moyens logistiques, pour des décisions rendues dans les délais légaux.
- Digitalisation progressive du système judiciaire, afin d’améliorer son efficacité et sa transparence.
Le chef de l’État a exprimé son espoir que ces réformes aient un impact tangible sur la vie des citoyens, en affirmant : « Chaque citoyen congolais, où qu’il se trouve, doit ressentir le changement qui s’annonce dans notre système judiciaire. »
Organisation et déroulement
Le Ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, a expliqué que les assises ont été divisées en deux phases :
Travaux en plénière, où des personnalités ont partagé leurs interventions et leurs visions.
Travaux en ateliers, répartis en commissions, pour élaborer des recommandations spécifiques.
Ces réformes visent à transformer profondément un système judiciaire confronté à des défis structurels, tout en renforçant la confiance des citoyens dans les institutions. La réussite de leur mise en œuvre dépendra cependant de la volonté politique, de la mobilisation des ressources nécessaires, et de la transparence dans leur exécution.
Emille Kayomba