Le Président Félix Tshisekedi, a annoncé ce samedi un remaniement gouvernemental imminent, envisageant la formation d’un gouvernement d’union nationale et une restructuration de la direction de l’Union Sacrée de la Nation (USN), sa coalition politique majoritaire. Lors d’une réunion avec les députés nationaux, les sénateurs et les responsables politiques de sa plateforme, le Chef de l’État a exprimé sa déception face au manque d’engagement de certains membres de son camp politique dans la gestion de la crise sécuritaire à l’Est du pays.
“Notre quasi-silence… Je n’ai pas vu beaucoup de monde monter au créneau pour appeler notre jeunesse à s’enrôler et à défendre la patrie. Je suis désolé”, a déclaré Félix Tshisekedi, tout en saluant l’implication active de certaines figures politiques, dont les ministres Jean-Pierre Bemba et Guy Loando. Face à la progression du M23 dans l’Est du pays, le Président a insisté sur la nécessité d’une unité et d’une mobilisation accrues : “Nous devons nous unir. Notre force, c’est des Congolais debout et déterminés”, a-t-il martelé.
Dans un contexte marqué par l’offensive du M23, qui contrôle désormais plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, F. Tshisekedi estime que des changements s’imposent tant au niveau politique que militaire. Il a ainsi évoqué une réforme de l’armée avec la promesse de bâtir “une armée professionnelle et suffisamment prise en charge” pour faire face aux défis sécuritaires et aux “trahisons internes”.
Par ailleurs, le Président congolais a réaffirmé sa détermination à lutter contre ce qu’il qualifie de “système” de soutien international à l’agression dont la RDC serait victime. “Le Rwanda n’est pas seul, et nous sommes en train de déboulonner ce système”, a-t-il déclaré, appelant à une vigilance accrue sur le plan diplomatique.
Son discours, empreint de fermeté, a appelé à l’unité et à la mobilisation totale face à l’agression contre la RDC. Il a souligné que “l’ennemi n’est fort que si nous sommes divisés” et a insisté sur la nécessité d’agir sur trois fronts majeurs : diplomatique, militaire et politique.
Le Chef de l’État a mis en avant les avancées diplomatiques récentes, notamment la reconnaissance officielle du Rwanda comme agresseur, une première en 30 ans de conflits. Il a salué le travail de la ministre des Affaires étrangères et des diplomates congolais, qui ont réussi à infléchir l’opinion internationale en faveur de la RDC.
Rendant hommage aux forces armées congolaises, Tshisekedi a dénoncé les actes de trahison internes qui ont affaibli l’armée : Détournements de fonds destinés aux soldats ; Abandons de troupes sans ravitaillement ni ordres clairs ; Infiltrations et complicités avec l’ennemi.
Pour y remédier, il a annoncé : Le doublement de la solde des militaires ; Une prime spéciale de 500 dollars pour chaque soldat au front ; Une réforme en profondeur de l’armée pour éradiquer les infiltrations. Il a également rejeté toute nouvelle tentative de brassage ou de mixage des forces armées, affirmant sa volonté de bâtir une armée forte, disciplinée et entièrement congolaise.
Le Président n’a pas caché sa déception vis-à-vis du front politique, critiquant le manque d’engagement des acteurs de l’Union Sacrée. Il a exhorté les députés et sénateurs à faire preuve de discipline et de responsabilité pour soutenir les institutions et la nation. Le discours du Président Tshisekedi sonne comme un appel à la mobilisation générale. La survie de la nation dépend de la cohésion nationale et d’une stratégie coordonnée sur tous les fronts.
Alors que la situation reste critique sur le terrain, avec la prise de nouvelles localités par le M23, la refonte de l’Union Sacrée et la restructuration militaire annoncées pourraient marquer un tournant dans la riposte congolaise. L’heure est à l’unité, à la fermeté et à l’engagement total pour la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC.
Junior Kulele