Le discours de la première ministre lors de la commémoration du Génocide congolais ce vendredi 02 août à Kisangani en province de la Tshopo met, une fois de plus, à nu les voeux ardents et les engagements de la République démocratique du Congo en ce qui concerne les violences que sa population a connues tout au long de son histoire.

Représentante personnelle du président de la République empêché pour des soins en Belgique, Judith Suminwa a lancé les activités de la deuxième commémoration du GENOCOST à partir du cimetière érigé dans la commune de Makiso, à Kisangani, où huit membres d’une même famille ont été enterrés dans une fosse commune.
En général, ces violences commémorées ce jour ont conduit à la mort de millions des congolais. Pour la Première ministre, il est impérieux de rétablir la justice et la vérité dans le processus de réparation, bien que pour elle, la réparation ne suffit pas, il faut aussi des garanties des non-répétition. La première ministre a rappelé ainsi l’engagement du président de la République pour une justice transitionnelle, mais aussi le travail qui se fait au niveau des institutions, pour la création d’un tribunal international pour le Congo.

La chef du Gouvernement a rappelé que cette deuxième commémoration se tient alors que les congolais font face, particulièrement au Nord Kivu, à une agression de l’armée rwandaise et de ses supplétifs, les terroristes du M23. « Des massacres sont enregistrés et documentés sur des populations civiles sans défense, notamment à Kishishe, Mugunga et dans d’autres localités, constituant de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, à travers les violences sexuelles utilisées délibérément comme arme de guerre. Je rassure toutes les Congolaises et tous les Congolais que notre résistance et notre résilience viendront à bout de nos agresseurs, quoi qu’il en coûte ».
Cette cérémonie de commémoration a connu plusieurs moments forts, notamment les témoignages des victimes des violences des conflits armés, dont certains ont les mains coupées, jambes amputées suscitant l’émoi dans le parterre composé des autorités et autres invités. Elles sont là un infime échantillon des millions des congolais à qui tout le pays a rendu hommage ce vendredi.

« À nos pères, mères, frères et sœurs, fils et filles victimes, je ressens, en tant que mère, au plus profond de mon être, la douleur qui émane des vies brisées et des destins déchirés par les conflits et les atrocités, comme nous venons de l’entendre à travers les témoignages qui dépassent l’entendement humain et appellent à notre solidarité ainsi qu’à notre action collective » a indiqué en sus la première ministre, qui a rassuré tout de même aux victimes qu’elles ne sont pas seules.
« Je voudrais vous rassurer que vous n’êtes pas seuls dans cette épreuve. La nation, notre pays, avec à sa tête Félix Tshisekedi, se lève à vos côtés, unis dans la solidarité. Je suis convaincue qu’ensemble, nous surmonterons ces épreuves et bâtirons un avenir meilleur pour nous. Puisse la lumière de l’espoir briller à nouveau sur vos vies meurtries et que la paix et la justice soient notre guide dans cette quête de guérison et de réparation ».
A côté de cette commémoration officielle au niveau national, chaque province de la RDC, si pas la majorité, a aussi organisé une cérémonie au niveau local. L’idée des autorités nationales est de faire de cette date du 02 août une journée chômée et payée en mémoire des congolais tués suites à des atrocités.
Emille Kayomba