Kinshasa, la capitale congolaise, connaît une paralysie presque totale du transport en commun depuis ce matin, suite à une grève massive des conducteurs de taxis-bus et bus. Ces derniers protestent contre l’application de la nouvelle grille tarifaire récemment annoncée par les autorités, la jugeant inadaptée à leurs réalités économiques.
Sur les grandes artères de la ville, l’absence de taxis-bus et de bus se fait cruellement ressentir. Des milliers de Kinois ont été contraints de marcher sur de longues distances, faute de transports disponibles. Les files d’attente interminables aux arrêts de bus ont engendré d’importants retards au travail pour certains et des annulations de rendez-vous pour d’autres. La situation a mis en lumière la dépendance de la population aux transports en commun, véritable colonne vertébrale de la mobilité urbaine.
La grève des transporteurs, bien que spectaculaire, n’est pas un phénomène nouveau. À chaque révision de la grille tarifaire, des tensions éclatent entre les autorités, les conducteurs et les passagers. Les transporteurs accusent le gouvernement de ne pas tenir compte de la hausse des coûts d’exploitation, notamment l’entretien des véhicules, le prix du carburant et les taxes. Ils dénoncent également le non-respect des tarifs par les passagers, qui réclament souvent des « demi-terrains » ou refusent de payer le plein tarif pour des trajets raccourcis.
Pour les Kinois, la journée a été marquée par une forte désorganisation. Plusieurs employés sont arrivés en retard à leurs bureaux, perturbant le fonctionnement des entreprises et des institutions publiques. Les marchés et les commerces ont également enregistré une baisse de fréquentation, affectant les vendeurs. De nombreux habitants appellent les autorités à une meilleure régulation du secteur et à une concertation plus poussée avec les transporteurs pour éviter ces perturbations cycliques. « Cette situation est insoutenable. Nous ne pouvons pas continuer à être les otages de conflits entre les transporteurs et le gouvernement », s’est plaint un habitant de la commune de Kasa-Vubu.
Les autorités provinciales, conscientes des répercussions sociales et économiques de cette grève, ont annoncé l’ouverture d’un dialogue avec les syndicats des conducteurs pour trouver une solution rapide. Cependant, les transporteurs restent fermes dans leurs revendications, exigeant une révision à la hausse des tarifs pour refléter les réalités économiques actuelles. En attendant une issue favorable, les Kinois devront encore faire preuve de résilience face à cette paralysie des transports, qui illustre une fois de plus les défis structurels d’un secteur clé pour la capitale.
La rédaction de b-onetv.cd