La grève des médecins des services publics est entrée dans sa phase radicale depuis ce lundi. Le constat à l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa est inquiétant. L’opération »Hopital sans médecin lancée par le puissant Syndicat National des Médecins – Synamed ne décolère pas. Sur place, les consultations médicales se font rares, des matelas orthopédiques empilés les uns sur les autres, des lits vides ; à côté quelques infirmiers et aide-soignants esseulés et sans occupations.
Voici ce qu’on pouvait constater au pavillon 5 quasi vide, de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa ex-Mama Yemo. Les malades qui n’ont pas trouvé des moyens pour se faire soigner ailleurs, ont choisi de rester dans les couloirs, au lieu d’occuper les chambres où tout espoir de voir passer un médecin s’est brisé. Ceux qui n’ont pas pu résisté ont succombé sous les regards impuissants de leurs proches. »Ma mère est décédée à cause d’une bombone d’oxygène qui n’est pas arrivée jusqu’à ce qu’elle ait rendu l’âme », a déclaré Voldie fondant en larmes. »Ils sont mal payés. Voilà pourquoi ils disent être en colères. Mais le gouvernement a préféré payer des jeeps pour les parlementaires et autres, qu’en est-il des médecins ? » s’est interrogé Nénette garde malade de sa vielle mère.
Le docteur Ngoboka est seul médecin dans les environs. Il a enfilé sa blouse blanche en notre présence juste pour répondre à nos questions; démotivé et sans langue de bois. »J’ai été nommé au nouveau grade, mais depuis 2019, je continue à attendre la notification et les répercussions sur ma rémunération, mais sans succès », a-t-il déclaré.
Pour le Syndicat National des Médecins qui a appelé à la grève, les hôpitaux publics resteront vides tant que le gouvernement n’aura pas répondu aux revendications des médecins. »Cette grève va continuer tant que le Gouvernement n’aura pas encore répondu aux préoccupations des médecins », a annoncé le Docteur Fabien Nzoko, Secrétaire Général adjoint du Synamed.
Après la nomination aux nouveaux grades salué par les médecins, les blouses blanches exigent l’amélioration des salaires et des primes de risque, la mécanisation de 10 milles médecins non payés et nouvelles unités, le paiement des indemnités de logement et de transport; une liste des revendications qui revient depuis plusieurs décennies.
Constantin Ntambwe