Alors que l’Est de la République démocratique du Congo demeure le théâtre de violents affrontements entre les Forces armées congolaises et les rebelles du M23, les conséquences économiques deviennent de plus en plus dramatiques pour les entreprises locales. Confrontées à un environnement devenu quasi-impraticable, plusieurs d’entre elles appellent aujourd’hui à l’instauration d’un statut particulier d’urgence pour pouvoir continuer à opérer.
Lors d’une rencontre tenue ce mardi dans le Haut-Katanga, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a échangé avec les opérateurs économiques sur les enjeux pressants liés aux activités commerciales dans les zones sous occupation rebelle. Le constat est alarmant : double imposition douanière, interdiction d’importation de certains produits, insécurité juridique, et non-remboursement des crédits de TVA plombent lourdement la survie des entreprises.
Thierry Ngoie, administrateur-délégué de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), a dressé un tableau sombre de la situation. Dans les territoires affectés par l’occupation du M23, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, les opérateurs économiques font face à une pression fiscale exacerbée, aggravée par l’instabilité permanente. « Ces entreprises sont asphyxiées par des charges insoutenables alors qu’elles évoluent dans un environnement de guerre », a-t-il déclaré.
Les entrepreneurs dénoncent également des contrôles économiques excessifs, des détournements opérés par certains agents publics, et une absence de mécanismes d’accompagnement pour les structures impactées par la guerre. Nombre d’entre elles sont au bord de la faillite, menaçant ainsi des milliers d’emplois directs et indirects.
Face à cette détresse, les représentants du secteur privé ont demandé la suspension temporaire des contrôles fiscaux et parafiscaux dans les zones sous conflit, ainsi qu’une exonération ciblée sur certaines charges pour permettre la survie des entreprises stratégiques.
Le ministre Daniel Mukoko Samba a reconnu la légitimité de ces revendications et promis l’ouverture d’un cadre de dialogue technique, via la création d’une commission spéciale chargée d’évaluer les mesures urgentes à mettre en œuvre. « Le gouvernement est conscient de vos souffrances. Nous allons agir avec pragmatisme pour préserver l’activité économique et les emplois dans ces zones fragiles », a-t-il affirmé.
La rencontre s’est conclue sur un appel à la solidarité nationale, dans un contexte où la survie du tissu économique local est directement liée à la résilience du pays face aux agressions armées.
La rédaction de b-onetv.cd