L’opposant politique Jacky Ndala, ancien président de la jeunesse du parti Ensemble pour la République, a été condamné ce mercredi 18 décembre 2024 à une peine de deux ans et six mois de servitude pénale par le tribunal de paix de Kinshasa/Kinkole. Cette sentence intervient après son placement sous mandat d’arrêt provisoire le 28 novembre dernier, à la suite des plaidoiries.
Jacky Ndala était poursuivi pour propagation de faux bruits, une accusation liée à des déclarations qu’il aurait faites sur les réseaux sociaux. Il y dénonçait des viols et mauvais traitements qu’il aurait subis durant sa détention à l’Agence nationale de renseignement (ANR). Selon le ministère public, ces affirmations ont été jugées infondées, ce qui a conduit à sa condamnation.
L’affaire remonte à 2021, période pendant laquelle Jacky Ndala avait été incarcéré et condamné à 22 mois de prison. Libéré en juin 2022 grâce à une grâce présidentielle après avoir purgé la moitié de sa peine, il avait récemment relancé les débats en déposant plainte pour viol auprès du parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe, le 30 septembre 2024.
Il accusait Denise Mukendi, influenceuse digitale proche du pouvoir, d’avoir affirmer qu’elle a été à l’origine de son agression sexuelle lors de son incarcération. Cette accusation avait suscité un vif émoi, notamment après la diffusion d’une vidéo controversée dans laquelle Denise Mukendi revendiquait ouvertement l’agression. Ses propos, jugés d’une extrême violence, avaient choqué l’opinion publique : « On t’a visité par derrière. Tu es resté maboul. Tu es devenu une femme. Quand il a fallu enlever ta dignité, je l’ai fait sans cœur. »
Face à cette déclaration, le ministre d’État et ministre de la Justice, Constant Mutamba, avait ordonné l’ouverture d’une enquête et demandé à Jacky Ndala de fournir des preuves supplémentaires, notamment un certificat médical attestant des faits allégués. La condamnation de Jacky Ndala à deux ans et six mois de servitude pénale a suscité des réactions mitigées. Tandis que certains y voient une sanction justifiée pour avoir propagé de fausses informations, d’autres dénoncent un acharnement judiciaire contre un opposant politique.
Le parti Ensemble pour la République, dirigé par Moïse Katumbi, n’a pas encore réagi officiellement à ce verdict, mais des sources proches de l’opposition évoquent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Cette affaire met une fois de plus en lumière la complexité des relations entre l’opposition et les institutions judiciaires en RDC, ainsi que les enjeux liés à la protection des droits des détenus dans le pays.
La rédaction de b-onetv.cd