Confrontée régulièrement à des inondations dévastatrices, Kinshasa, mégapole de plus de 20 millions d’habitants, veut changer de cap. Le gouverneur Daniel Bumba a présenté ce mercredi sa stratégie d’assainissement urbain, qu’il qualifie de levier majeur pour le développement durable, la création d’emplois et la croissance verte.
Cette annonce intervient dans un contexte d’urgence : de récentes pluies diluviennes ont à nouveau paralysé la capitale, mettant à nu sa vulnérabilité structurelle face aux dérèglements climatiques et à la mauvaise gestion des déchets.
Assainir Kinshasa pour mieux la bâtir
« Kinshasa ne peut plus continuer à subir. L’assainissement est une urgence sanitaire, environnementale et sociale pour les 20 millions d’habitants de la capitale », a déclaré Daniel Bumba, lors d’un dialogue stratégique réunissant décideurs politiques, diplomatiques et économiques.
Cette vision s’inscrit dans le programme d’action 2024-2028 du gouvernement provincial, qui repose sur 11 axes prioritaires, dont l’assainissement figure en tête. Elle est également en phase avec les 6 engagements présidentiels et 3 initiatives phares pour faire de Kinshasa « la vitrine du changement ».
Vers une économie verte locale
L’ambition du gouverneur est claire : transformer la gestion des déchets en moteur d’innovation, d’emplois et de durabilité. Le plan d’action prévoit la mise en place d’un système intégré de traitement des déchets : de la collecte à la valorisation, en passant par le tri, le recyclage et l’économie circulaire. « Nous voulons bâtir une ville propre, résiliente et tournée vers l’avenir. Cela passe par l’économie verte et une gestion intelligente des déchets », a-t-il souligné.
Mobiliser les jeunes et les partenaires
Le projet inclut une forte implication de la jeunesse congolaise, notamment des étudiants, pour faire émerger une nouvelle génération d’acteurs du changement. Les entreprises locales sont également appelées à adopter des pratiques environnementales responsables.
La rencontre a marqué un tournant, avec la participation de partenaires stratégiques. La représentante de l’ambassadrice des Pays-Bas a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir l’objectif « zéro déchet » à Kinshasa, en mobilisant d’autres partenaires techniques et financiers.
Étaient également présents : le président du Conseil d’administration de UN Global Compact RDC, le représentant de la Première ministre, le ministre national de la Formation professionnelle et le ministre provincial de l’Environnement.
Kinshasa veut désormais passer de la réaction à l’action. L’assainissement n’est plus perçu comme un fardeau, mais comme une opportunité stratégique pour bâtir une capitale propre, vivable et durable. Le défi est immense, mais la volonté politique semble désormais au rendez-vous.
Junior Kulele