La baie de Ngaliema, l’un des rares espaces naturels encore préservés à Kinshasa, s’apprête à changer de visage. Le gouvernement de la République démocratique du Congo, en partenariat avec la société UTEXAFRICA, ambitionne de la transformer en un site touristique, écologique et récréatif pour les Kinois.
Ce projet, présenté par la ministre d’État en charge de l’Environnement et du Développement durable, Ève Bazaiba, lors du Conseil des ministres du vendredi 10 mai 2025, vise à renforcer la végétalisation urbaine comme réponse concrète aux effets du changement climatique. « L’aménagement d’espaces verts est essentiel pour lutter contre les îlots de chaleur et améliorer le cadre de vie », a-t-elle affirmé.
Le projet repose sur un contrat signé en 2017 entre l’État congolais et UTEXAFRICA. Il prévoit l’entretien de la baie, la protection de sa biodiversité, le développement d’activités agricoles et maraîchères urbaines, ainsi que l’installation d’infrastructures légères à vocation touristique. Le coup d’envoi officiel des aménagements est prévu pour le 5 juin 2025, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement. Selon les autorités, les travaux préparatoires ont déjà démarré.
Classée zone écologique fragile, la baie de Ngaliema fait aujourd’hui face à une prolifération de constructions anarchiques. En réponse, une réunion interministérielle conjointe entre le gouvernement central et l’Hôtel de ville de Kinshasa a décidé d’agir. Tous les occupants installés à moins de 100 mètres du fleuve Congo seront sommés de quitter les lieux. Des opérations de délimitation sont en cours pour éviter les démolitions arbitraires, ont rassuré les autorités.
Au-delà de l’aspect touristique, l’objectif est aussi de préserver l’écosystème de la baie, en lien avec les engagements écologiques internationaux de la RDC. Ce projet entend répondre à un besoin pressant des Kinois : disposer de véritables espaces de détente dans une ville minée par le béton et la pollution.
Émile Kayomba