Patrice Emery Lumumba, premier Premier ministre de la République Démocratique du Congo, reste une figure emblématique du nationalisme africain. Orateur charismatique, il a utilisé la puissance de la parole pour galvaniser le peuple congolais dans sa quête de liberté et d’unité nationale. Ses discours, empreints d’une passion inébranlable, ont marqué l’histoire et continuent de résonner dans le cœur des Congolais et des Africains aspirant à l’émancipation.

Dès son entrée en politique, Lumumba prône un Congo uni et souverain, où chaque citoyen peut jouir pleinement de ses droits. Dans son discours lors de l’indépendance du Congo, le 30 juin 1960, il défie ouvertement les autorités coloniales en dénonçant les injustices subies par les Congolais. Ce discours, souvent cité comme l’un des plus audacieux de l’histoire postcoloniale, affirme la dignité et la résilience du peuple congolais.
« Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’accord avec la Belgique, pays ami avec lequel nous traitons d’égal à égal, aucun Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. »
Ce passage illustre la reconnaissance par Lumumba du rôle crucial du peuple dans la lutte pour l’indépendance. Il réaffirme l’idée que la souveraineté est un droit fondamental, non un cadeau de la puissance coloniale. Lumumba croyait fermement que l’unité nationale était essentielle pour bâtir un État fort. Il exhortait les Congolais à dépasser leurs différences ethniques et tribales pour construire une nation unie. Dans un autre discours prononcé à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa), il appelait à l’union : « Aucun Congolais ne peut prétendre construire le pays seul. L’unité nationale est notre seule force. La tribu doit céder le pas à la nation. Nous devons travailler ensemble pour construire un Congo libre et prospère. »

Cette vision transcendait les divisions ethniques imposées par le colonialisme, reflétant son désir d’un Congo où tous les citoyens participeraient à la construction d’un avenir commun. Lumumba dénonçait vigoureusement les ingérences étrangères qui compromettaient l’autodétermination du Congo. Lors d’un discours à l’Assemblée nationale, il déclarait : « Le Congo appartient aux Congolais. Nous ne tolérerons aucune intervention étrangère visant à diviser notre peuple ou à piller nos ressources. Nous sommes un peuple libre, et nous défendrons notre indépendance avec la dernière goutte de notre sang. »
Cette position ferme témoigne de son engagement à protéger la souveraineté du pays contre les intérêts étrangers, en particulier ceux des anciennes puissances coloniales et des multinationales avides des ressources naturelles du Congo. Lumumba ne limitait pas son combat au Congo ; il voyait l’indépendance congolaise comme une étape cruciale dans l’émancipation de l’ensemble du continent africain. Lors d’un discours à Addis-Abeba en 1960, il déclara : « L’avenir de l’Afrique repose sur la solidarité de ses nations. Nous devons travailler ensemble pour libérer notre continent des chaînes de l’exploitation et du néocolonialisme. » En appelant à l’unité panafricaine, Lumumba anticipait la nécessité d’une collaboration régionale pour résister aux défis posés par les forces extérieures.

Les discours de Lumumba sont une puissante ode au nationalisme et à la souveraineté. Ils sont bâtis sur trois piliers principaux : La dignité humaine : Chaque Congolais devait se voir comme un acteur central de l’histoire de son pays; L’unité nationale : Il combattait le tribalisme et prônait une nation où la diversité serait une force; L’indépendance véritable : Lumumba rejetait les compromis avec les forces étrangères qui voulaient continuer à contrôler le Congo après son indépendance. Cependant, son engagement pour ces idéaux a fait de lui une cible pour les puissances étrangères, ce qui a mené à son assassinat tragique le 17 janvier 1961.
Les discours de Patrice Lumumba demeurent une source d’inspiration pour les générations futures. Ils rappellent l’importance de défendre la souveraineté nationale, de promouvoir l’unité et de résister à l’oppression sous toutes ses formes. Pour les Congolais d’aujourd’hui, ses mots sont un appel à poursuivre le rêve d’un Congo uni, libre et prospère. Lumumba n’est pas mort ; il vit dans chaque geste patriotique, chaque effort pour construire un avenir meilleur pour la RDC et pour l’Afrique.
La rédaction de b-onetv.cd