Une initiative congolaise, portée par des institutions respectées, saluée pour sa pertinence… et pourtant, elle divise. Le Pacte Social pour la Paix en RDC, lancé conjointement par la CENCO (Conférence Épiscopale Nationale du Congo) et l’ECC (Église du Christ au Congo), suscite critiques et soupçons. À tort ou à raison ?
Une réponse nationale à un défi régional
Le Pacte Social pour la Paix est avant tout une démarche 100 % congolaise. Face aux conflits persistants dans la région des Grands Lacs, cette initiative veut instaurer un dialogue franc, direct et constructif avec les pays voisins. L’objectif ? Construire une paix durable, pensée et pilotée par les Congolais eux-mêmes.
À la manœuvre, deux piliers de la société civile congolaise : la CENCO et l’ECC. Depuis des décennies, elles sont en première ligne pour défendre les droits humains, la démocratie et la paix. Leur légitimité est reconnue, tant au niveau national qu’international.
Des critiques… mais peu de fondements
Malgré cette crédibilité, certains milieux politiques accusent le Pacte d’ouvrir la porte à une “ingérence étrangère”. Pourtant, aucune preuve tangible n’étaye ces accusations. Aucun financement direct venu de l’extérieur, aucun agenda caché. Le soutien technique ou protocolaire reçu reste classique dans les initiatives internationales. Alors pourquoi ce rejet ?
Une initiative qui dérange parce qu’elle est sérieuse ?
Le malaise viendrait-il du fait que l’initiative soit structurée, indépendante et crédible ? Chaque fois qu’un projet émerge sans tutelle politique ni dépendance financière étrangère, il semble déclencher une vague de méfiance. Une réaction symptomatique d’un système peu habitué à voir des projets portés par la société civile, pour le bien commun.
“La paix ne se négocie pas avec les manipulateurs”
Interrogé sur les critiques, Mgr Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi et figure de proue du Pacte, a été clair : « La mission continue, loin des polémiques. L’heure n’est plus aux distractions. L’heure est à l’action. La paix ne se négocie pas avec les manipulateurs, mais avec les bâtisseurs. »
Un appel à se réapproprier notre destin
Le Pacte Social pour la Paix n’est ni un slogan, ni un simple programme : c’est un appel à la responsabilité collective. Il invite les Congolais, toutes générations confondues, à sortir des postures et des suspicions pour construire ensemble une paix durable et souveraine.Le vrai débat n’est donc pas de savoir qui soutient, mais qui construit. Et à cette question, la réponse semble claire : ce sont les Congolais eux-mêmes.
Junior Kulele