Le Rwanda vient de subir un sérieux revers dans sa quête d’influence continentale. Lors du vote du 12 février 2025 pour l’élection des nouveaux membres du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA), Kigali s’est retrouvé dans une situation d’isolement total. Avec une seule voix – la sienne –, le pays a été largement distancé par l’Éthiopie (38 voix) et la Somalie (10 voix). Cette défaite diplomatique souligne l’affaiblissement du poids du Rwanda au sein de l’UA, illustrant son isolement grandissant sur la scène africaine.
Ce vote était censé renforcer la position du Rwanda au sein de l’Union Africaine, mais il a révélé une dynamique inverse. Le refus des autres États africains de soutenir Kigali traduit une défiance croissante à l’égard de sa politique régionale, souvent perçue comme agressive et interventionniste, notamment en République Démocratique du Congo (RDC).
La crise sécuritaire à l’Est de la RDC, où Kigali est accusé de soutenir la rébellion du M23/AFC, a visiblement pesé sur cette élection. Plusieurs États africains, autrefois alliés du Rwanda, semblent désormais prendre leurs distances face aux tensions régionales que suscite son influence militaire.
Longtemps présenté comme un modèle de développement en Afrique de l’Est, le Rwanda doit aujourd’hui faire face aux critiques de nombreux États africains qui dénoncent son approche militariste.
L’échec de Kigali à obtenir un siège au CPS de l’UA pourrait : Réduire son poids dans les discussions sur la paix et la sécurité en Afrique, un domaine où le Rwanda a toujours cherché à jouer un rôle clé ; Fragiliser ses alliances diplomatiques, notamment avec certains États qui s’interrogent sur ses interventions militaires en Afrique centrale.
Compliquer ses relations économiques avec des partenaires africains, qui pourraient reconsidérer leur coopération avec Kigali.
Face à cette situation, le Rwanda pourrait être contraint de revoir sa stratégie diplomatique. Les experts estiment que Kigali devra engager un dialogue plus apaisé avec ses voisins et tenter de rétablir une confiance brisée, notamment avec des pays comme la RDC et l’Ouganda.
Cet échec au sein de l’UA envoie un message clair : les autres nations africaines attendent un changement de cap dans la politique étrangère rwandaise. Si Kigali persiste dans une approche conflictuelle, son isolement pourrait s’aggraver, avec des conséquences non seulement diplomatiques, mais aussi économiques et stratégiques.
Ce vote marque un signal fort de l’Union Africaine, qui semble vouloir repositionner ses priorités en matière de paix et de sécurité sur le continent. Le Rwanda, longtemps présenté comme un acteur majeur de la stabilité régionale, risque de voir son influence décliner s’il ne parvient pas à rétablir un climat de confiance avec ses voisins et les autres membres de l’UA.
Pour Kigali, l’heure est à la réflexion : persister dans une posture d’affrontement ou entamer une nouvelle phase de coopération régionale ? L’avenir diplomatique du Rwanda en Afrique dépendra de sa capacité à réajuster ses stratégies et à répondre aux attentes du continent.
La rédaction de b-onetv.cd