La question du maintien ou de la levée de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, instauré depuis mai 2021 pour lutter contre l’insécurité persistante, est sur le point de trouver une réponse. Ce vendredi 6 décembre 2024, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a tenu une importante réunion à la Primature avec les membres de la Mission locale conjointe Gouvernement-Parlementaires. Cette rencontre visait à finaliser les consultations entamées à l’Est du pays et à évaluer en profondeur les dimensions sécuritaires, politiques et socio-économiques de cette mesure exceptionnelle.

Le sénateur Aristide Bulakali, vice-président de la Commission défense, sécurité et frontières du Sénat, et le Ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, ont précisé les enjeux de cette réunion. « Il était question pour nous de refaire un briefing comme initialement prévu par la Première ministre, de sorte que nous puissions avoir le même entendement sur les recommandations et propositions à faire au Président de la République », ont-ils déclaré à l’issue de la réunion.
Ce processus d’évaluation approfondie, initié par le Gouvernement, prend en compte les avis des autorités locales, de la société civile, des partenaires internationaux, et des populations affectées. L’objectif est de mesurer l’efficacité de l’état de siège dans la restauration de la paix et d’identifier les ajustements nécessaires pour répondre aux attentes des populations locales.
Selon les déclarations des responsables présents, la décision finale revient au Président de la République, Félix Tshisekedi, qui détient le pouvoir discrétionnaire en la matière. « La primeur est réservée au Chef de l’État. Nous avons réuni les éléments nécessaires qui seront mis à sa disposition. C’est à lui de voir quelle orientation donner », ont-ils ajouté.
Cette étape marque un moment décisif pour l’avenir des deux provinces. Si certains plaident pour un retour à une gestion civile afin de revitaliser les institutions locales, d’autres estiment que l’état de siège doit être maintenu jusqu’à l’éradication totale des groupes armés.

La population, les organisations de défense des droits humains, ainsi que les acteurs politiques et économiques, attendent avec impatience l’annonce de la décision présidentielle. Celle-ci devra répondre à un double défi : assurer la sécurité des citoyens tout en permettant un retour progressif à une gouvernance normale et durable.
En attendant, la RDC retient son souffle, consciente que cette décision aura des implications profondes sur la stabilité des provinces concernées et, plus largement, sur l’avenir du pays.
La rédaction de b-onetv.cd