Les récents incidents impliquant les casques bleus de la Monusco à savoir les manifestations du lundi 25 au mercredi 27 juillet dernier, et la fusillade de Kasindi du 31 juillet, ont occasionné la mort de 36 personnes et plus de 170 blessées. C’est au sortir d’une réunion de crise sur ces questions précitées que le Porte-parole du Gouvernement le Ministre Patrick Muyaya a donné ces chiffres. La dite rencontre a réuni autour du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi les président de deux chambres du parlement, le Premier Ministre et les membres de la commission spéciale du gouvernement dépêchée dans le Nord-Kivu après les manifestations de trois jours contre la MONUSCO.
Après cette mission gouvernementale d’un bref séjour qui avait à sa tête le Vice-Première Ministre de l’intérieur, son rapport repartit les 36 morts en raison de 13 morts à Goma, 13 morts à Butembo dont 4 casques bleus, 4 morts à Uvira, 3 morts à Kanyabayonga et 3 morts à Kasindi. La commission a aussi eu des entretiens avec plusieurs acteurs de la société civile de Goma et de Butembo. Au cours de ces entretiens, les populations ont formulé une demande claire, celle de voir partir de la RDC la mission onusienne. C’est ainsi que le Chef de l’Etat a instruit le gouvernement à diligenter une réunion avec la Monusco en vue de réévaluer le plan de son retrait convenu en vertu de la résolution 2556 du Conseil de Sécurité. Un plan de retrait qui selon la Monusco est en cours d’exécution, mais pour elle, la situation dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et en Ituri est complexe.
Cette réunion de crise a permis au Président de la République de faire part de son entretien ce 1er août avec le secrétaire général de l’ONU Antonio Guteres. Si ce dernier lui a exprimé ses vives condoléances après les incidents graves survenus à la frontière entre la RDC et l’Ouganda, son interlocuteur Félix Tshisekedi lui a aussi fait part de sa désapprobation concernant le comportement des casques bleus à la base de ces incidents et de la nécessité de s’assurer que les coupables soient sévèrement sanctionnés.
Emille Kayomba