Il y a 35 ans, le 15 janvier 1990, la République Démocratique du Congo perdait l’une de ses plus grandes voix : M’Pongo Love. Véritable icône de la rumba congolaise, elle s’est éteinte prématurément à l’âge de 33 ans, laissant derrière elle un héritage musical inestimable et des souvenirs marqués par son talent unique, sa détermination et sa sensibilité artistique.

Née Aimee Françoise M’Pongo le 27 août 1956 à Boma, dans l’actuelle province du Kongo-Central, elle a connu une enfance marquée par un accident qui la laissa partiellement paralysée. Ce handicap ne l’a toutefois pas empêchée de nourrir sa passion pour la musique. Repérée par le célèbre musicien Soki Dianzenza, elle intègre le groupe « Bella-Bella« , où elle se distingue par sa voix profonde et émotionnelle.
En 1976, elle se lance en solo avec son premier titre à succès, « Pas possible maty« , qui la propulse au sommet des charts. Elle enchaîne avec des tubes tels que « Ndaya« , « Ebeba« , et « Fleur de lys« , des chansons qui évoquent l’amour, les défis de la vie et la résilience. Elle est souvent reconnue pour sa capacité à transmettre des émotions complexes, mêlant douceur et puissance. Sa discographie riche et variée comprend des albums comme « Intervention rapide » et « Akanisi ata » qui lui ont valu une reconnaissance internationale. Elle était une véritable ambassadrice de la rumba congolaise.

Son surnom « Love » lui a été donné par un admirateur lors d’un concert, une référence à son romantisme et à l’émotion qu’elle apportait à ses chansons. Lors de l’enregistrement de « Ndaya« , elle avait insisté pour changer certains arrangements malgré les réticences du producteur. Ce morceau deviendra l’un de ses plus grands succès. M’Pongo Love avait l’habitude de porter des tenues extravagantes et colorées sur scène, se distinguant par son style unique qui marquait les esprits autant que sa musique.
Au-delà de sa musique, M’Pongo Love était une femme d’affaires avisée, gérant elle-même sa carrière avec une indépendance rare à une époque où les artistes féminines devaient souvent se conformer aux diktats masculins. Toutefois, cette autonomie lui a valu des critiques et des rivalités dans l’industrie musicale. En dépit de son succès, sa vie personnelle était marquée par des défis. Elle a connu des relations amoureuses tumultueuses, notamment une histoire d’amour avec un producteur influent qui l’a aidée à se hisser au sommet avant que leurs chemins ne se séparent. Ces expériences se reflétaient souvent dans ses chansons, empreintes de mélancolie et de profondeur.
Après avoir passé plusieurs années à l’étranger pour des raisons de santé et pour tenter de relancer sa carrière, M’Pongo Love revient à Kinshasa en 1989 avec l’espoir de retrouver son public. Malheureusement, son état de santé se détériore rapidement. Elle décède le 15 janvier 1990, laissant ses fans et le monde de la musique dans le deuil. Trois décennies après sa disparition, M’Pongo Love reste une figure incontournable de la musique congolaise. Ses chansons continuent d’inspirer des générations d’artistes et de fans à travers le monde. Son courage, sa résilience et son talent exceptionnel ont fait d’elle une légende, une diva intemporelle de la rumba congolaise.
La rédaction de b-onetv.cd