Dans un contexte régional encore sous tension, le gouvernement congolais adopte une posture prudente mais résolument optimiste. C’est le message qu’a voulu faire passer Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement de la République Démocratique du Congo, en revenant sur l’étape clé franchie à Washington : le paraphe de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda.
S’exprimant depuis Rome, en Italie, à l’issue d’un échange avec la presse, Muyaya a mis en garde contre tout triomphalisme hâtif, tout en soulignant le caractère encourageant de cette avancée diplomatique. « Nous sommes dans un processus très délicat. Cela fait deux ans que nous sommes engagés dans cette voie. Chaque fois qu’un pas est franchi, nous le considérons comme un signe d’espoir. Ce qui s’est passé à Washington est un deuxième pas positif vers la paix », a-t-il déclaré.
Le porte-parole a tenu à clarifier le cheminement de ce processus diplomatique, articulé en trois phases : La déclaration des principes du 25 avril, qui a posé les bases de la réconciliation ; Le paraphe des experts, intervenu récemment à Washington ; Et la signature attendue des ministres des Affaires étrangères, prévue pour le 27 juin prochain, considérée comme l’étape la plus déterminante.
« C’est une construction progressive, pensée, coordonnée, dans laquelle chaque étape est essentielle à l’aboutissement du processus », a insisté Patrick Muyaya.
L’accord qui se dessine repose, selon lui, sur des principes clairs et fondamentaux : La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ; La préservation de son indépendance politique ; L’instauration de garanties sécuritaires bilatérales ; L’accent mis sur l’intégration économique régionale et la gestion commune de la question des réfugiés. « Il est important qu’après cette crise, nous posions ensemble des mécanismes de confiance, pour éviter les confrontations armées. La paix ne se décrète pas, elle se construit », a-t-il expliqué.
Muyaya a tenu à apaiser les inquiétudes sur la multiplication des cadres de négociation, insistant sur la complémentarité entre le processus de Washington et celui de Doha, où sont menées les discussions directes entre Kinshasa et la rébellion du M23. « Il n’y a aucune contradiction entre ces deux initiatives. Le Qatar est impliqué dans les échanges actuels pour garantir la cohérence et la coordination des efforts. Il faut regarder l’objectif final : le retour définitif de la paix dans l’Est », a-t-il martelé.
Si la prudence reste de mise, le gouvernement congolais voit dans le rendez-vous du 27 juin à Washington une étape symboliquement forte. Ce jour-là, les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda apposeront leurs signatures sur un accord que beaucoup espèrent décisif. « Nous sommes résolus à avancer, résolus à faire aboutir ce processus. La paix dans l’est du pays n’est pas une option. C’est un impératif pour l’avenir », a conclu Patrick Muyaya, déterminé.
La rédaction de b-onetv.cd