Chaque année, le 8 mars est célébré à travers le monde. Pourtant, cette date est souvent mal interprétée, réduite à une simple « Journée de la Femme » où l’on offre des fleurs et des promotions sur des produits prétendument féminins. En réalité, le 8 mars est la Journée internationale des droits des femmes, une journée de lutte pour l’égalité et la justice. Alors, pourquoi cette distinction est-elle essentielle ?
Un héritage de luttes et de revendications
Le 8 mars trouve son origine dans les mobilisations ouvrières et féministes du début du XXe siècle, en Europe et aux États-Unis. En 1910, la militante allemande Clara Zetkin propose d’instaurer une journée internationale de mobilisation pour les droits des femmes. Quelques années plus tard, le 8 mars 1917, la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg marque un tournant majeur, contribuant à la Révolution russe.
Ce n’est qu’en 1977, sous l’impulsion des Nations Unies, que cette journée est officiellement reconnue comme la Journée internationale des droits des femmes. Depuis, elle est un moment clé pour rappeler que l’égalité entre les sexes est encore loin d’être atteinte.
Pourquoi une journée de lutte et non de célébration ?
Les inégalités entre les femmes et les hommes restent profondes et structurelles. Malgré des avancées significatives, les chiffres montrent que les discriminations persistent :
60 % des personnes vivant dans l’extrême pauvreté sont des femmes, soit 435 millions de femmes avec moins de 1,90 dollar par jour. Le salaire des femmes est en moyenne 23 % inférieur à celui des hommes à l’échelle mondiale. Une femme sur trois a été victime de violences sexistes ou sexuelles au cours de sa vie. Les femmes consacrent 2,5 fois plus de temps aux tâches domestiques et aux soins non rémunérés que les hommes.
Loin d’être une simple fête, le 8 mars est une journée de sensibilisation et de mobilisation, un moment pour exiger des changements politiques et sociaux en faveur des droits des femmes.
Le 8 mars, détourné par le marketing ?
Dans de nombreux pays, la journée est souvent récupérée à des fins commerciales. Offres spéciales sur les vêtements, réductions sur les cosmétiques, ou encore gadgets roses, cette approche renforce des stéréotypes sexistes et réduit la portée du 8 mars à une simple célébration consumériste.
Or, cette journée n’est pas une Saint-Valentin bis, ni une occasion d’offrir des fleurs. Elle vise à dénoncer les inégalités et à mettre en lumière les combats féministes encore nécessaires pour garantir les droits fondamentaux des femmes.
Un engagement quotidien pour l’égalité
Le 8 mars n’est pas une fin en soi, mais un rappel que la lutte pour l’égalité doit se poursuivre chaque jour de l’année. Il ne s’agit pas seulement de célébrer les femmes, mais de leur garantir les mêmes opportunités économiques, sociales et politiques que les hommes.
Pour cela, il est essentiel de : Lutter contre les violences faites aux femmes en renforçant les lois et les dispositifs de protection ; Promouvoir l’égalité salariale et l’accès des femmes aux postes à responsabilité ; Répartir équitablement les tâches domestiques pour que les femmes ne portent plus seules la charge du foyer ; Encourager l’éducation des filles et leur accès aux carrières scientifiques et technologiques.
Le 8 mars : une journée de combat, pas de compliments !
Changer les mentalités passe par les mots. Parler de « Journée internationale des droits des femmes » et non de « Journée de la Femme » est un premier pas pour reconnaître cette date comme un moment de lutte et non de simple célébration.
Alors, plutôt que d’offrir des fleurs, posons-nous la vraie question : que pouvons-nous faire, concrètement, pour que l’égalité entre les femmes et les hommes devienne une réalité ?
Junior Kulele