La violence continue de s’intensifier dans les territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu occupés par les rebelles du M23/AFC, soutenus par l’armée rwandaise. Selon le rapport hebdomadaire sur l’état du territoire présenté par le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur lors du Conseil des ministres du vendredi 28 mars 2025, 73 personnes ont été tuées et 112 autres victimes de torture dans ces zones sous occupation étrangère.
« Sur le plan sécuritaire, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur a fait état de 73 cas d’assassinats et d’exécutions sommaires ainsi que plus de 112 cas de tortures corporelles dans les zones sous occupation étrangère », a déclaré Jacquemin Shabani, cité par Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Outre le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, la province de l’Ituri subit également une recrudescence des violences avec des disparitions, des recrutements forcés de jeunes, des viols et l’instauration d’une administration parallèle par les groupes armés, dont la CADECO. Cette administration illégale a notamment organisé des mariages et nommé des responsables dans les secteurs minier et financier.
Dans un communiqué officiel publié le 29 mars, Jacquemin Shabani a également dénoncé des actes d’épuration ethnique, affirmant que des centaines de familles rwandaises ont été installées dans les zones occupées. Il a notamment cité les chefferies de Bahunde et Bashali (Mubambiro, Sake, Kilolirwe, Mushaki, Rubaya, Burungu, Kitshanga, Busumba) dans le territoire de Masisi, celles de Bwisha et Bwito (Bwiza, Kahe, Bishusha, Bunagana, Jomba) dans le territoire de Rutshuru, ainsi que la chefferie de Bukumu (Kibumba, Buhumba, Munigi) dans le territoire de Nyiragongo.
Ces informations soulignent l’urgence d’une réponse nationale et internationale face aux graves violations des droits humains en cours dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Emille Kayomba