La justice s’invite au débat autour des propos du responsable de l’Alliance pour le changement (AC) Jean-Marc Kabund a Kabund. L’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale pourrait se retrouver derrière les barreaux pour injures publiques, imputationsdommageables, outrages envers les autorités publiques, offenseenvers le Chef de l’Etat et propagation des faux bruits. Le parquet près la Cour de cassation vient d’adresser, ce vendredi 22 juillet 2022, un réquisitoire au bureau de l’Assemblée nationale, aux fins d’obtenir la levée des immunités de l’élu national Jean Marc Kabund-à-Kabund. Cela pour ouvrir une instruction à sa charge, au regard des propos qu’il a tenu le 18 juillet lors de la conférence de presse qu’il a donnée dans sa résidence. Des propos qui, selon la Cour, ont porté « atteinte à l’honneur dû aux institutions publiques et à la dignité du Chef de l’Etat avec l’intention de l’offenser » d’un côté, de l’autre côté, ces propos sont de nature à alarmer la population.
La Cour est allée loin en citant quelques extraits du discours de l’ancien président a.i de l’UDPS, d’abord ceux qui portent atteinte aux institutions publiques : «l’absence totale d’une vision claire et d’un leadership convaincant dans le chef de Félix Tshisekedi, l’incompétence notoire et la mégestion institutionnalisée caractérisée par l’insouciance, l’irresponsabilité, la jouissance et la prédation au sommet de l’Etat… ; Les caisses de l’Etat saignent jour et nuit…; le parlement devient le lieu de traitement des sujets sans pertinence aucune et de théâtre de cloons politiques etc. » peut-on lire dans le réquisitoire de la Cour de cassation.
Dans les propos qui alarment la population, cette haute juridiction de l’appareil judiciaire de la RDC a soulevé notamment : « le gouvernement a abandonné sa mission principale. Le peuple est désormais face aux dirigeants irresponsables …; Les militaires et les policiers vivent dans des conditions exécrables…; Depuis que Monsieur Tshisekedi est au pouvoir il n’a jamais songé à doter l’uniforme aux éléments des FARDC et de la PNC» a poursuivi la Cour.
Déjà, après le communiqué de l’Assemblée nationale annonçant une procédure disciplinaire à son encontre, Jean Marc Kabund a répondu de manière farouche, en parlant de l’Assemblée nationale comme une institution désacralisée. Cette affaire de l’homme de Kingabwa est plein de rebondissements.
Emille Kayomba